Bilan GES 2009 : malgré tout, le Québec maintient sa position de chef de file
St-Léon-de-Standon, le 4 novembre 2011 – L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) salue le fait que le ministre Arcand maintient son engagement à réduire les GES, mais constate que malgré certaines mesures positives mises en place dernièrement, le Québec risque de ne pas atteindre ses objectifs de réduction d’émissions de GES. En effet, en plein ralentissement économique, le Québec n’a réduit ses émissions que de 2% en 2009 par rapport à 2008. Cette diminution des émissions de GES entre 2008 et 2009 est relativement faible alors que la baisse au Canada s’est chiffrée à environ 6% pour la même période. L’AQLPA rappelle qu’une situation similaire s’était produite en 1991 et 1992, alors qu’un ralentissement économique avait entraîné une baisse des GES au Québec. En 2009, les émissions du Québec se situaient donc à -2,5% sous le niveau des émissions de 1990, ce qui le situe loin de l’objectif du Protocole de Kyoto qui est de -6% par rapport à 1990, et ce, pour la moyenne des années 2008 à 2012.
Pour Patrick Bonin, directeur climat-énergie à l'AQLPA, « il est maintenant officiel que le Québec n’atteindra pas les objectifs de réduction de GES du Protocole de Kyoto malgré les affirmations antérieures du gouvernement et malgré l’appui de l’assemblée nationale envers le Protocole. Il n’est également pas rassurant de constater que l’atteinte de l’objectif de -6% en 2012 n’est pas acquis pour le Québec et sera même compromis si le Québec n’accélère pas le rythme de ses réductions d’émissions. Pire encore, le Québec risque même d’augmenter ses émissions s’il suit l’exemple du Canada et favorise l’exploitation pétrolière et gazière comme il semble vouloir le faire ».
Les transports : 44% des émissions au Québec
Encore une fois, la part du lion des émissions revient au secteur des transports qui augmente même légèrement son poids relatif étant désormais responsable de 44% (43,5%) des émissions au Québec. À lui seul, le transport routier représente 76,1% des émissions du secteur des transports. Le Québec devra donc en faire davantage dans le domaine des transports, et ce, dès maintenant. Le Québec doit dès le prochain budget augmenter significativement la redevance sur l’essence, redevance qu’il destine au Fonds vert pour financer la lutte aux changements climatiques. Rappelons que cette redevance québécoise est de 0,8 cents le litre, soit environ 4$/tonne, alors qu’en Colombie-Britannique elle se situe à 25$/tonne et passera à 30$/tonne en 2012. L’augmentation de la redevance est essentielle pour permettre au Québec de réduire drastiquement ses émissions dans les transports entre autres, en investissant massivement dans les transports en commun qui sont sous-financés. L’AQLPA rappelle que selon la Note d’intervention de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) publiée aujourd’hui, la dépendance du Québec au pétrole coûte chaque année 17,5 milliards à notre économie. Pour André Bélisle, président de l'AQLPA « le Québec doit par conséquent viser l’efficacité énergétique et le transfert modal vers les transports collectifs tout en implantant rapidement un programme d’inspection et d’entretien des véhicules automobiles (PIEVA) ainsi qu’un programme de bonus-malus favorisant l’achat de véhicules éco-énergétiques ».
Finalement, l’AQLPA tient à rappeler que le CO2 provenant de la biomasse n’est pas inclus dans la comptabilisation des émissions pour le Québec. Rappelons que pour le Canada ces émissions sont de l’ordre de 40 Mégatonnes par année, l’équivalent des émissions de tous les véhicules légers.
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Pour information :
André Bélisle, président 418-386-6992
Patrick Bonin, directeur climat-énergie : 514-594-1221