Gaspillage de fonds et perte de temps déguisés en bonne nouvelle
Saint-Léon-de-Standon, le mardi 27 mars 2012. À la fin de mois de février 2012, on apprenait que la station PEARL (Polar Environment Atmospheric Research Laboratory), installée dans le grand nord canadien à Euréka et qui mesure les effets du réchauffement climatique depuis 2005, fermerait au printemps faute de financement. Les scientifiques mentionnaient alors qu’on n’avait pas vu les 35 millions $ annoncés dans le budget fédéral au début de l’année 2011 pour la recherche en changement climatique.
Ajoutons à cela des coupures draconiennes en 2011 dans plusieurs départements de recherche d’Environnement Canada ainsi que les programmes de financement de recherches en environnement qui ont soit été éliminés ou ont vu leurs critères modifiés de façon à rendre la plupart des projets non admissibles. Voilà malheureusement le contexte actuel du dossier de la pollution atmosphérique et des changements climatiques au Canada.
Comment en faire le moins possible tout en donnant l’impression d’un effort important.
Les fameux 35 millions reviennent tout à coup sous la forme d’une annonce d’un gouvernement supposément engagé à lutter contre les changements climatiques. L’Initiative de recherche sur les changements climatiques et l'atmosphère (RCCA) , administrée par Industrie Canada via le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), est présentée comme un programme visant à appuyer de «nouvelles» recherches[i]. Rappelons-nous qu’Industrie Canada représente d’abord les compagnies pétrolières et gazières.
« Le Canada avait déjà les structures, chercheurs et programmes permettant d’atteindre les objectifs du nouveau programme. Le Canada ne peut plus honnêtement prétendre espérer devenir un « chef de file mondial en matière de recherche sur le climat » alors qu’il est le seul pays signataire du Protocole de Kyoto à se retirer, qu’il muselle ses scientifiques, qu’il démantèle les instances existantes et coupe les vivres aux scientifiques et programmes établis et reconnus dans les dossiers des changements climatiques, de la surveillance de la couche d’ozone, du suivi des pluies acides et du contrôle du smog » a déclaré André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA).
Ce sont des années de travail, de ressources financières et des compétences scientifiques gaspillées qui ne pourront être compensés sans perdre beaucoup au change. Avec l’accélération des changements climatiques et l’augmentation de l’intensité des effets, nous n’avons pas de temps à perdre avec de tels détours. Un gouvernement véritablement voué à la lutte au changement climatique consoliderait les acquis, augmenterait substantiellement les investissements en recherche et multiplierait les initiatives sur le plan international pour participer à la mise en place de solutions mondiales.
« Le gouvernement Harper veut plutôt réécrire à sa manière les livres des connaissances sur la science du climat et les impacts du réchauffement climatique et il fait des appels de propositions pour remplacer ce qui allait déjà très bien avant leurs coupures absurdes, ce qui est totalement inacceptable et démontre l’intention du gouvernement canadien de faire diversion une fois de plus », conclut André Bélisle.
Source :
Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique
Louise Lévesque, directrice des communications
T 418-642-1322 poste 294 / C 418-264-5575
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Contact :
André Bélisle, président AQLPA
T 418-642-1322 poste 223 / C 418-386-6992
andre.belisle@aqlpa.com
[i] Communiqué du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada intitulé « Une initiative sur les changements climatiques à l’appui de nouveaux travaux de recherche »