Gaz de Schiste : Il faut tout arrêter
Saint-Léon-de-Standon, le 28 janvier 2011 – Il faut tout arrêter sans attendre. Voilà le constat qui s’impose de lui-même à la lumière des informations rendues publiques au sujet des fuites de gaz observées un peu partout et pour lesquelles des avis d’infraction ont été émis. Les craintes maintes fois partagées par l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) sont, maintenant hors de tout doute, avérées. Il faut tout arrêter.
Certains des avis d’infraction qui ont été émis ces derniers temps mentionnent que «la fuite est susceptible de porter atteinte à la vie, à la santé, à la sécurité» de l'être humain. Pendant ce temps, sur le terrain, le colmatage de ces fuites semble demeurer problématique. Voilà qui confirme encore une fois et sans équivoque, l’urgence de mettre un terme à toutes activités d’exploration en sol québécois.
Depuis septembre passé, l’AQLPA a demandé a plusieurs reprises au ministère du développement durable de l’environnement et des parcs (MDDEP) de procéder à ces inspections plutôt que de les laisser aux soins du ministère de la faune et des ressources naturelles. L’autorité du MDDEP dans ce dossier ne devrait faire aucun doute, il est responsable de l’application de la Loi sur le développement durable, de la Loi sur la qualité de l’environnement, ainsi que de tous les règlements mis en place pour protéger l’environnement et donc, la santé des populations.
« Nous attendons encore que TOUS les puits soient soumis à des inspections rigoureuses. Nous attendons aussi toujours des précisions quant à la nature des contaminants émis pour l’ensemble du territoire», rappelle André Bélisle, président de l’AQLPA. «Tout récemment le rapport préliminaire de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) confirmait nos inquiétudes en ce qui a trait à la pollution atmosphérique : l’exploitation gazifière non traditionnelle est associée à la production d’ozone au sol, en raison de l’augmentation de l’émission de gaz précurseurs (les COV et les NOx). De plus, des augmentations des niveaux de contaminants comme le benzène contribuant à augmenter les risques de cancer et d’effets neurotoxiques sont aussi à considérer.» L’AQLPA réitère donc, encore une fois, sa demande à l’effet que toute l’information au sujet des fuites soit rendue publique. Outre le méthane, il est urgent de savoir quels sont les principaux contaminants de l’air impliqués (PM2.5, NOx, SOx et ozone) et dans quelle proportion. Et, pour des régions comme Saint-Hyacinthe, si une présence accrue de radon est observée.
Pour l’heure, l’AQLPA espère que ces avis d’infraction finiront de convaincre le gouvernement de l’urgence de décréter un moratoire et de cesser d’accorder des permis d’exploration. Si des fuites sont monnaies courantes en surface, que se passera-t-il exactement sous la surface de ces puits dans une semaine, un mois, cinq ou vingt ans? Et qui donc s’occupera d’inspecter à mille mètres sous la terre?
«C’est simple, il faut tout arrêter. Si des doutes persistaient, désormais, il n’y en a plus. Nous disons depuis septembre 2009 qu’il faut un moratoire, aujourd’hui, les faits ne font que s’accumuler en ce sens. Le gouvernement ne peut plus continuer ainsi. Il faut un moratoire maintenant, c’est urgent. Il faudra profiter de ce temps d’arrêt pour trouver les solutions aux problèmes identifiés et les régler définitivement, et décider, à la lumière des études de l’EPA et de l’État de New York prévues pour 2012, si le développement de cette industrie est soutenable», conclut André Bélisle.
Source : AQLPA
Renseignements : André Bélisle 418-386-6992