Gaz de Schiste : On ne peut plus ignorer les risques, il faut un MORATOIRE complet et immédiat
Saint-Léon-de-Standon, le 14 janvier 2011 – C’est avec consternation mais sans surprise que l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) a pris connaissance du rapport préliminaire rendu public aujourd’hui par l’Institut national de santé publique. Intitulé État des connaissances sur la relation entre les activités liées au gaz de schiste et la santé publique, le document dresse un portrait inquiétant des impacts sur la santé qu’a, et qu’aura, l’industrie des gaz de schiste tant dans la phase d’exploration que dans la phase d’exploitation.
Outre les risques avérés pour la santé liés à la contamination de l’air et de l’eau, le rapport fait état des très nombreuses lacunes au niveau des connaissances qu’il reste à acquérir, suggérant à plus d’une reprise, d’attendre les résultats des études présentement en cours aux États-Unis. Par exemple, en page 12, où l’on peut lire: «L’évaluation des risques nécessite des informations scientifiques quantitatives et qualitatives. Or, à l’heure actuelle, la disponibilité de données scientifiques tenant compte de l’impact sur la santé humaine est limitée et ne nous permet pas de compléter cette démarche.» Pour l’AQLPA, ce rapport confirme la nécessité d’imposer un moratoire et vient sans contredit préciser l’urgence de le décréter. À cet effet, à plusieurs occasions, le rapport note que la phase d’exploration comporte autant, sinon plus de risques que la phase d’exploitation.
Le rapport de l’INSPQ confirme également les inquiétudes de l’AQLPA en ce qui a trait à la pollution atmosphérique, précisant que : «l’exploitation gazifière non traditionnelle a été associée dans un cas précis à la production d’ozone au sol, en raison de l’augmentation de l’émission de gaz précurseurs à sa formation (les COV et les NOx)(P.14)». Et, en page 15, que «des augmentations des niveaux de contaminants comme le benzène pourraient donc être observés dans les résidences localisées très près des installations gazifières et contribuer à augmenter les risques de cancer et d’effets neurotoxiques des habitants […].»Enfin, il précise«On ne sait pas, dans le cas de l’exploration et de l’exploitation gazifière non traditionnelle, si un nombre important d’individus verront leur exposition aux principaux contaminants de l’air (PM2.5, NOx, SOx et ozone) augmenter (p.16)». Le rapport de l’INSPQ confirme aussi que «l’exploration et l’exploitation gazifière sont associées à des émissions de gaz à effet de serre (GES) dont le CO2 et le méthane […]» et que les «[…] chiffres sur les émissions de GES associées à cette activité sont rares et discutables ».
«Les récents propos qui se voulaient «rassurants » de la Ministre Normandeau ne font qu’empirer les choses, comment ce gouvernement peut-il exposer la population du Québec à de tels risques sans avoir en main toutes les informations nécessaires pour prendre des décisions éclairées, alors que tout indique que la prudence est de mise?», a souligné André Bélisle, président de l’AQLPA.
Pour l’heure, l’AQLPA espère que la publication de ce rapport préliminaire finira de convaincre le gouvernement Libéral de l’urgence de décréter un moratoire.
«Faire fi des demandes maintes fois répétées de la vaste majorité de la population, des partis politiques et des syndicats pour un moratoire, c’est inacceptable. Maintenant, l’équipe de Jean Charest ne peut tout simplement pas ignorer les conclusions de ce rapport et, en pleine connaissance de cause, mettre en danger la population du Québec», conclut André Bélisle.
Source : AQLPA
Renseignements : André Bélisle 418-386-6992