GAZ DE SCHISTE: Nous ne nous laisserons pas forer!
Montréal, le mercredi 15 juin 2011– Après avoir espéré en vain, suite au dépôt du rapport du BAPE sur les gaz de schiste, un véritable moratoire pour mener une évaluation rigoureuse et transparente des enjeux liés au gaz de schiste, les citoyens préoccupés par le dossier sont indignés de la manière de procéder du gouvernement. À bout de patience, ils invitent la population à manifester samedi le 18 juin prochain. «La mascarade a assez duré, nous ne pouvons pas laisser le gouvernement mettre en jeu la santé des citoyens et des écosystèmes sous aucun prétexte, l’heure est venue de descendre dans la rue pour lui faire entendre raison», a déclaré Chantale Gamache, citoyenne de Saint-Marc-sur-le-Richelieu.
L’Évaluation environnementale stratégique (ÉES), qui devait pourtant être un élément clé d’une prise en charge responsable du dossier apparaît aujourd’hui -en regard de sa composition et de son mandat - comme une rebuffade à tous ceux qui ont contribué au débat et se sont mobilisés depuis des mois sur la question. Cette ÉES mal partie laisse la porte ouverte à plus de fracturation, malgré un nombre toujours grandissant d’études et de révélations démontrant clairement et sans équivoque les risques de cette technologie. D’autant plus que ces nouvelles fracturations ne devraient pas, selon industrie elle-même, apporter de nouvelles données scientifiques ajoutant à celles disponibles grâce aux milliers de forages et fracturations déjà existants.
C’est dans ce contexte qu’une multitude de groupes -citoyens, environnementaux, scientifiques, et sociaux- unissent leur voix afin que leurs revendications soient enfin entendues. Issus de différents milieux, ils souhaitent ensemble rappeler haut et fort que rien n’est réglé dans le dossier du gaz de schiste au Québec. Bien au contraire, ils s’unissent pour exiger:
- L'interdiction immédiate de toute nouvelle opération de fracturation
- Un processus d'évaluation rigoureux, public et transparent
- Un Comité d'Évaluation Environnementale Stratégique modifié: représentatif et crédible
Interdire la fracturation
À la lumière des faits qui s’accumulent sur la dangerosité de la fracturation comme méthode d’extraction, notamment en ce qui a trait à la contamination de l’eau au méthane tel que le confirmaient les récentes recherches effectuées à l’Université Duke au États-Unis; ou encore à la radioactivité détectée dans l’eau suite à des opérations de fracturation, tels que le révélaient des documents obtenus de l’EPA par le New York Times; ou aux séismes observés en Grande-Bretagne dont s’inquiétait le Centre britannique des tremblements de terre, au point de demander l’arrêt des travaux… Comment, pendant ce temps, peut-on envisager ne serait-ce qu’une minute, poursuivre la fracturation au Québec? Comme les citoyens le scandaient à Saint-Denis-sur-le-Richelieu le mois passé: «Nous ne sommes pas des rats de laboratoire!». C’est d’autant plus enrageant de penser que de nouvelles fracturations auront lieu, dans un contexte où il y a déjà eu de nombreuses fracturations et forages effectués, avec plusieurs puits, faut-il le rappeler, qui fuient et dont la situation n'a pas encore été réglée. « S’il y a des compétences à acquérir, concentrons-nous sur celles qui permettront de régler les problèmes existants de fuites et de contamination de l’eau», fait remarquer André Bélisle de l’AQLPA.
Par conséquent, il est évident que tous les travaux de fracturation sur le territoire du Québec doivent être interdits jusqu'à nouvel ordre. Même sous le couvert d'une éventuelle ÉES, aucune fracturation ne devrait être permise. «La population est de plus en plus en colère et inquiète. L’attitude actuelle du gouvernement est totalement inacceptable. Sous le couvert de l’ÉES, de nouvelles opérations de fracturation sont permises alors que tout indique que ces dernières sont dangereuses pour la santé des gens et des écosystèmes», souligne Paul Lamoureux coordonnateur du comité citoyen de Mont Saint-Hilaire.
L’ÉES: Un processus d'évaluation rigoureux, public et transparent
Malgré l'exigence populaire d'un respect et d'une grande rigueur face aux enjeux soulevés et au degré de mobilisation des citoyens, le gouvernement est resté muet sur les grands principes qui doivent guider une évaluation environnementale stratégique. Plusieurs sorties récentes laissent croire que cet exercice d'évaluation se réduise à des tests technologiques et à un vaste exercice de relations publiques auprès de la population et des fonctionnaires gouvernementaux et ce, aux frais des contribuables.
« L’ÉES devrait d’abord permettre de situer le projet de développement gazier au regard d’une politique et d’une stratégie qui reflètent une vision globale et intégrée de l’avenir énergétique de notre société. Elle devrait inclure à cet effet l’examen des autres possibilités de choix énergétiques et adopter un processus démocratique participatif dès les premières étapes de la démarche d’évaluation, incluant celle du mandat confié aux responsables de l’ÉES », selon Pierre Batellier, membre du Collectif Scientifique. Actuellement, aucune garantie n'a été apportée par le gouvernement en ce sens, bien au contraire.
Un comité chargé de ÉES modifié: représentatif et crédible
«Les groupes et les citoyens ont participé de bonne foi à toutes les étapes proposées par le gouvernement pour la prise en charge responsable de l’épineux dossier, mais là, c’en est trop! Comment faire confiance au comité chargé de l’ÉES alors que sa composition laisse croire à un biais favorable pour l’industrie? Comment croire à la bonne foi du gouvernement alors que les membres sensés représenter la société civile n’en sont pas issus. Où sont les écologistes et les citoyens?», demande Christian Simard, directeur général de Nature Québec et porte-parole de la Coalition pour le Québec ait meilleure mine. Dès l'appel à candidature, le gouvernement avait exclu plusieurs champs de compétence qui auraient permis de mieux cerner de façon systémique et globale les enjeux liés au gaz de schiste et de statuer de façon plus rigoureuse sur la pertinence de son exploitation. Entre autres, ont été écartées les contributions d'experts en politique énergétique, en économie, en comptabilité publique, en santé publique, en aménagement et agriculture et autres champs d’études. Afin de corriger la situation, les groupes réunis souhaitent que la composition du comité chargé de l’ÉES soit immédiatement modifiée pour que ces expertises soient prises en compte, que le comité soit indépendant des promoteurs du projet, et que soient inclus des représentants des groupes environnementaux et des groupes de citoyens.
Appel à la mobilisation - 18 juin à 14h
Le gouvernement et l’industrie ont admirablement ignoré les demandes des citoyens et des groupes dans ce dossier depuis bientôt un an. Deux pétitions officielles demandant un moratoire complet et immédiat ont circulé, amassant à elles deux plus de 360 000 signatures, mais le gouvernement persiste à ignorer les risques sanitaires, environnementaux et économiques auxquels il expose la population. Face à cet enjeu, il fait preuve d’un manque total de rigueur et de transparence. Ça suffit! L’heure est venue de descendre dans la rue. Les Québécoises et Québécois de partout sont invités à participer massivement à la manifestation citoyenne pacifique « On ne va pas se laisser forer » qui aura lieu le samedi 18 juin prochain à 14h.
Ce rassemblement marquera également l’arrivée des marcheurs du groupe Moratoire d’une génération à Montréal, au terme d’une épopée qui les a menés à parcourir de plus de 600 km dans la Vallée du Saint-Laurent.
«Il faut absolument qu’une masse critique de gens se mobilise pour faire entendre raison au gouvernement! Nous n’avons d’autre choix que de nous solidariser dans cette lutte pour la protection du bien commun! », croit Dominic Champagne, artiste et citoyen concerné. «Ce que nous voulons c’est que le gouvernement prenne acte de la volonté populaire, accède à nos demandes et reconnaisse les inquiétudes légitimes de la société civile. Ce que nous voulons, c’est un arrêt complet des travaux de fracturation. Le gouvernement doit respecter les demandes des citoyens qu’il représente sachant que la grande majorité réclame un moratoire total et immédiat», conclut André Bélisle, président de l’AQLPA.
L’événement sur Facebook : http://www.facebook.com/event.php?eid=213523448687595
Renseignements sur la manifestation du 18 juin : http://manif18juin.blogspot.com/
Groupes et comités qui appuient les revendications:
Comité mobilisation gaz de schiste Mont-St-Hilaire
Comité de citoyens contre les gaz de schiste d’Otterburn Park
Comité citoyen de LaPrésentation
Comité de citoyens de St-Jean-Baptiste
Comité de citoyens de St-Denis
Regroupement des citoyens de St-Marc
Comité citoyen Calixa Lavallée
Comité citoyen de Verchères
Comité citoyen de la Vallée des Patriotes
Comité de St-Antoine-sur-Richelieu
Comité de citoyennes et de citoyens pour la protection de l’environnement maskoutain (CCCPEM)
Comité citoyen St-Basile
Comité citoyen de Beloeil
Comité de St-Liboire
Comité citoyen de St-Mathias
Comité citoyen de Montréal
Comité vigilance gaz de schiste de St-Sylvère
Comité vigilance gaz de schiste de Bécancour
Comité vigilance gaz de schiste de St-Pie de guire
Comité vigilance gaz de schiste de Nicolet
Comité vigilance gaz de schiste de Villeroy
Comité vigilance gaz de schiste de St-Bonaventure
Comité vigilance gaz de schiste de St-Louis de Blandford
Comité vigilance gaz de schiste de la Beauce
Comité vigilance gaz de schiste de Lemieux
Comité vigilance gaz de schiste de Fortierville
Comité vigilance gaz de schiste de Ste-Sophie-de-Lévrard
Comité vigilance gaz de schiste de Ste-Cécile-de-Lévrard
Comité vigilance gaz de schiste de Drummondville
Comité vigilance gaz de schiste de Leclercville
Comité vigilance gaz de schiste de Lotbinière
Comité vigilance gaz de schiste de St-Édouard-de-Lotbinière
Comité vigilance gaz de schiste de Manseau
Comité vigilance gaz de schiste de Parisville
Comité vigilance gaz de schiste de Deschaillons
Comité Gare au gazoduc, Pintendre
Comité NON SCHISTE - La Présentation
Les Ami(e)s du Richelieu, municipalité de Richelieu
Association Canadienne des Médecins pour l'Environnement
Collectif scientifique sur la question du gaz de schiste
Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)
Coalition pour que le Québec ait meilleure mine
Eau Secours!
Environnement Jeunesse
Équiterre
Fondation David Suzuki
Fondation Rivières
Greenpeace
Jour de la Terre Québec
Maître chez nous 21e siècle
Mouvement au courant
Nature Québec
Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE)
Société pour vaincre la pollution (SVP)
Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ)
Parti Québécois
Québec solidaire
-30-
Renseignements :
André Bélisle, AQLPA: 418-386-6992
Pierre Batellier, Collectif Scientifique sur la question du gaz de schiste : 514-340-6343
Christian Simard, Nature Québec: 418-648-2104, poste 2071 / cellulaire : 418- 928- 1150
Paul Lamoureux, Comité Mobilisation Gaz Schiste Mont-St-Hilaire: (514) 347-5830