Gaz de schiste : Un moratoire, ce n’est pas dire non, c’est prendre le temps qu’il faut pour bien faire les choses
Saint-Léon-de-Standon, mardi le 28 septembre 2010- Il y a exactement un an, le 28 septembre 2009, l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) demandait pour la première fois un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste au Québec. Cette demande de moratoire était alors accompagnée d’une série de questions destinées au gouvernement. Un an plus tard, le gouvernement refuse de décréter un moratoire et n’a pas non plus répondu aux questions, ni aux nombreuses autres, toutes plus légitimes et pertinentes les unes que les autres. Mais surtout, surtout, un an plus tard, des milliers de citoyens et d’organisations réclament maintenant haut et fort un moratoire complet et immédiat ainsi que la tenue d’audiences génériques sur les gaz de schiste.
Au moment d’écrire ces lignes -Eau secours!, Nature Québec, la municipalité de Saint-Marc-sur-Richelieu, les municipalités régionales de comté (MRC) de la Vallée-du-Richelieu, de Pierre-de-Saurel, de Bécancour et de Nicolet-Yamaska, du Haut-Richelieu, du Haut-Saint-Laurent, des Maskoutains, de Lajmmerais, les élus de Saint-Mathias, Greenpeace, l’Union Paysanne, l’Union des consommateurs, MCN21, Mobilisation Gaz de Schiste, les Amis du Richelieu, Stratégies Énergétiques, le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ), les Conseils régionaux de l’environnement de la Montérégie, du Centre du Québec et de Chaudière Appalaches, le Comité citoyens pour la protection de l'environnement Maskoutain, Équiterre, Québec Solidaire, le Parti Québécois, le Parti Vert du Canada- entre autres, demandent un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste. Dans un sondage Hebdos Québec-Léger Marketing, réalisé entre le 20 et le 23 septembre et rendu public le 27, nous apprenions que 45% des Québécois pensent que le gouvernement fait passer les intérêts de l'industrie gazière avant ceux de la population alors que seulement 4% des sondés jugent que le gouvernement fait passer les intérêts de la population devant ceux de l'industrie.
Pendant ce temps, le gouvernement Charest persiste et signe. Il semble vouloir aller de l’avant main dans la main avec l’industrie gazière, en ignorant les préoccupations citoyennes et ce, sans avoir en main d’études sérieuses appuyant sa position. Plutôt que d’adopter un moratoire immédiat comme l’État de New York l’a fait en avril dernier pour protéger les réserves d’eau potable de la ville de New-York, le gouvernement propose plutôt un BAPE édulcoré en version accélérée qui ne permettra ni d’obtenir toutes les réponses nécessaires, ni d’assurer la protection des intérêts des Québécois. Pendant ce temps, les ressources naturelles du Québec sont données à l’industrie, sans que le gouvernement ne s’assure au minimum que les Québécois profitent d’autre chose que des problèmes qui y seront liés. Pourtant, d’un point de vue environnemental et de santé publique, que l’on pense à l’utilisation de quantités astronomiques d’eau et à sa contamination, ou à la qualité de l’air et aux émissions de gaz à effet de serre liées à l’exploitation des gaz de schiste, tout indique que le Québec devrait mettre la pédale douce en ce qui a trait au développement de cette filière.
Il est définitivement temps pour le gouvernement Charest de faire amende honorable et de décréter un moratoire complet et immédiat sur l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste au Québec.
Pourquoi un moratoire? Pour se donner le temps de faire les études d’impacts nécessaires, pour se donner le temps de définir pour qui, comment et pourquoi cette ressource devrait être exploitée, et si oui, quand, au profit de qui et selon quelles règles. Bref, il est temps que le gouvernement se mette résolument au service de la population et du bien commun.
En ce sens l’AQLPA espère, confiante, que le ministre du développement durable, de l’environnement et des parcs (MDDEP), Pierre Arcand, aidé de son équipe, saura faire entendre raison au Premier ministre Jean Charest, ainsi qu’à la ministre des ressources naturelles, Nathalie Normandeau. Dans l’état actuel de précipitation, un moratoire permettrait au MDDEP de s’assurer d’avoir toute la latitude nécessaire, en temps, en ressources et en moyens, pour remplir sa mission qui est d’assurer la protection de l’environnement et la conservation de la biodiversité pour améliorer la qualité des milieux de vie des citoyens.
Pour André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) «Il est temps de mettre un terme à cette absurdité et que le gouvernement agisse enfin de façon responsable et cohérente dans ce dossier. Il est temps aussi que les Québécois soient entendus et que le mot démocratie reprenne son sens. Un moratoire, ce n’est pas dire non, c’est prendre le temps qu’il faut pour bien faire les choses!».
Source : AQLPA
Renseignement : André Bélisle – Cellulaire 418-386-6992