La population de Chicago lutte contre le coke de pétrole
La population de Chicago lutte contre le coke de pétrole, déchet de raffinage du pétrole lourd issu des sables bitumineux de l’Alberta, qui affecte sa santé et sa qualité de vie.
Les résidents de Chicago luttent contre l’inaction politique et l’arrogance industrielle pour protéger leur santé. La poussière de coke de pétrole en provenance des amas de stockage demeure présente dans l’air et sur les surfaces malgré la nouvelle règlementation et l’industrie tente d’obtenir dérogations et délais supplémentaires.
L’arrivée au Québec du pétrole lourd en provenance des sables bitumineux de l’Alberta se traduira également en amoncellements de petcoke près des raffineries et/ou des ports. La population à proximité des installations de stockage et manutention risque fort de voir la qualité de son environnement se dégrader de façon significative avec d’importants impacts sur la santé humaine.
L’article ci-dessous présente l’état de la situation à Chicago (traduction AQLPA, la version originale est placée à la suite).
Pendant que la compagnie de petcoke cherche des délais, les résidents veulent de l’action
Traduction d’un article publié de Kari Lydersen publié le 30 juillet 2014 dans Midwest Energy News
Des résidents de Chicago manifestent en avril contre les amas de coke de pétrole. (Photo par Bob Simpson via Creative Commons)
Marcy Juarez, un travailleur en soins palliatifs vivant dans le secteur sud-est de Chicago, dit qu’elle ne peut toujours pas ouvrir ses fenêtres les jours de chaleur, en raison de la poussière noire granuleuse qui souffle à l’intérieur.
Ses enfants lui ont demandé de vendre la maison, mais elle y vit depuis 35 ans, a récemment rénové, aime la communauté et ne peut pas imaginer quitter.
Mari Barboza et sa famille sentent encore qu'ils ne peuvent pas profiter d'un barbecue à l'extérieur, depuis l'après-midi de l'été dernier où un nuage de poussière noire a contaminé la nourriture de la fête soulignant le 60e d'anniversaire de sa mère.
D'autres résidents du secteur sud-est de Chicago disent aussi que leurs maisons, voitures et meubles de patio sont encore souvent recouverts de crasse noire, comme cette femme l’a démontré en présentant une lingette souillée d'un épais résidu noir lors d'une réunion communautaire le 28 juillet.
Ils disent que leur vie continue d'être gravement affectée par les amas de coke de pétrole (petcoke) que KCBX Terminals, une filiale de Koch Industries, stocke dans la communauté, malgré les actions de KCBX pour se conformer aux règles que le département de la santé de la Ville a émises en mars.
KCBX demande maintenant des dérogations aux règles du département de la santé, et dans sa demande déposée le 9 Juin, la société a menacé de poursuivre en justice si les exemptions ne lui sont pas accordées.
Plus particulièrement, KCBX demande à la ville de permettre des amoncellements de 45 pieds de haut (13,7m), tandis que les règles actuelles limitent la hauteur à 30 pieds (9,14m). L’entreprise demande un échéancier d'au moins quatre ans, au lieu de deux ans, pour recouvrir les amas. KCBX veut aussi plus de temps pour couvrir les convoyeurs, et la permission de ne pas couvrir les huit convoyeurs dont l’élimination est déjà planifiée.
Les habitants disent que de telles demandes confirment ce qu'ils ont dit depuis le début: que les règles du département de la santé sont trop faibles, et que KCBX n’a jamais eu l’intention de s’y conformer pleinement. Ils disent que les dérogations demandées ont raffermi leur volonté pour une interdiction totale de stockage et de transport de coke de pétrole à Chicago.
Les résidents ont exprimé leurs frustration et indignation auprès du maire Rahm Emanuel, du conseiller municipal local (10th ward) Alderman John Pope, du département de la santé et de l'Agence de protection de l'environnement de l’Illinois (Illinois Environmental Protection Agency - IEPA), déclarant que les organismes de réglementation et les élus ne se sont impliqués qu’après la tempête médiatique, et ensuite, n'ont pas réussi à prendre des mesures assez fortes.
"La Ville, l’IEPA et le procureur général nous ont demandé de dénoncer les camions non couverts, la taille des amas de coke de pétrole, la présence de petcoke dans l'air les jours de vent - on nous demande de faire leur travail", a déclaré Olga Bautista, une dirigeante de la Southeast Side Coalition to Ban Petcoke. "Le processus bureaucratique n'a pas donné des règlements visant à protéger suffisamment nos familles alors nous menons cette bataille dans les rues."
Avec une série de réunions communautaires comme celle qui s'est tenue à la maison du parc Rowan lundi soir, et d'autres événements, y compris des projections mensuelles du documentaire "Koch Brothers Exposed" d’août à novembre, les résidents espèrent mobiliser davantage de soutien pour l’interdiction du coke de pétrole. Ils développent du matériel didactique sur le coke de pétrole pour les écoles locales. Ils ont également l'intention d'en faire un enjeu aux élections de la Ville en février.
"Malgré les objections de la communauté, Alderman Pope et le maire Emanuel ont imposé certaines des règles les plus faibles", a déclaré Rich Martinez Jr., qui a défié Pope lors de la dernière élection et qui est en train de réfléchir à une autre tentative en 2015. "Notre communauté reste vigilante en exigeant une complète et totale interdiction pour toute la ville."
Impacts et alliances
Martinez et sa femme ont dit que les cinq enfants du couple étaient tous asthmatiques, forcés d'utiliser des nébuliseurs à un jeune âge, et les médecins ont blâmé les facteurs environnementaux. Les résidents demandent à la ville et aux fonctionnaires de l'État de faire une étude approfondie des effets possibles du coke de pétrole sur la santé.
Le syndicat National Nurses United fait pression pour une interdiction du coke de pétrole, disant que leurs membres voient effets sur la santé de première main.
Des retraités du syndicat United Steelworkers ont également été au centre de la campagne contre le coke de pétrole. Ils parrainent les projections du documentaire " Koch Brothers Exposed". Alors que l’aciérie locale, U.S. Steel, employait autrefois 20 000 personnes, les résidents n’ont appris les effets sanitaires et environnementaux néfastes qu’après sa fermeture.
"Quand j'étais jeune, on nous disait que nous serions métallurgistes, que nous aurions des emplois", a déclaré Robert, un militant local qui n’a pas voulu décliner son nom de famille. "Maintenant, nous souffrons pour que d'autres personnes soient payées. Ce ne sont plus 20 000 qui travaillent chez US Steel. Ce sont 40 emplois [comme rapporté par KCBX] qui mettent votre santé et la santé de vos enfants à risque".
La controverse sur les amas de coke de pétrole de Chicago a éclaté l'été dernier après qu’une tempête de vent ait envoyé un nuage sombre sur le quartier, et que les photos aient circulé sur Facebook.
"C'est alors que nous avons mis les deux ensemble", a déclaré Barboza, notant qu'ils avaient vu de plus en plus de poussière noire - y compris dans la piscine familiale - depuis plusieurs années mais n'avaient pas à ce jour fait le lien entre ce phénomène et le stockage de coke de pétrole.
Alderman Pope a proposé l'interdiction du coke de pétrole, mais le conseil municipal a fini par passer une ordonnance interdisant de nouvelles installations de stockage de coke de pétrole, mais permettant à KCBX de poursuivre ses activités avec le stockage de jusqu’à 11 millions de tonnes le long de la rivière Calumet. Pendant ce temps, le département de la Santé publique de Chicago a publié ses propres règles destinées à réduire la poussière et autres impacts.
Plus grands amas et plus longtemps
Les règles disent que les amas de coke de pétrole ne peuvent pas être supérieurs à 30 pieds. KCBX demande 45 pieds. Les règles disent que tous les convoyeurs doivent être couverts dans les six mois du règlement de mars; KCBX veut une année. Et l’entreprise veut laisser à découvert huit convoyeurs à son terminal nord, car il prévoit consolider les opérations au terminal sud. KCBX prévoit couvrir 26 convoyeurs, à un coût allant jusqu'à 1 million de dollars chacun. Vingt et un des convoyeurs sont déjà couverts.
KCBX demande également une modification limitée aux règles qui stipulent que de l’eau ou un stabilisateur chimique soit aspergé sur le coke de pétrole immédiatement après le transfert. Si la température est inférieure à 25F (-4C) et le coke de pétrole est déjà «humide», la société veut retarder l'application d'eau ou stabilisateur.
Les violations des règles de la ville sont passibles d'amendes de 1000 $ à 5000 $ (USD) par jour.
"Nous avons respecté la grande majorité des nouveaux règlements de la ville", a déclaré le porte-parole de KCBX, Jake Reint. "Nous demandons un petit nombre de modifications qui sont permises par la réglementation afin de maintenir nos obligations envers nos clients."
Il dit que la compagnie a déjà réduit la hauteur de ses amas de 60 pieds à 45 pieds de haut.
"Réduire les amas à 30 pieds ne fournit aucun bénéfice supplémentaire", dit-il. "Dans le scénario d’une limite de 30 pieds, il n’y a tout simplement pas assez de place pour que puissions continuer à répondre à nos obligations envers nos clients."
Meleah Geertsma, avocate avec le Natural Resources Defense Council (NRDC), a répliqué que la poussière soufflant des amas et la "plaie visuelle" causée par la hauteur des amas, est un problème. Mais le volume global est la vraie question, et des amas plus élevés signifient davantage de coke de pétrole dans le même emplacement, dit-elle.
"Plus de hauteur permet de stocker beaucoup plus sur le site," dit-elle. "Le problème de la poussière survient quand ils travaillent sur les amoncellements - bulldozer et déplacer les choses, lorsque le matériel est transféré. Plus il y a de volume sur le site grâce à des amas plus hauts, plus il y aura ce genre de mouvement ".
Le NRDC est membre de RE-AMP, qui publie également Midwest Energy News.
Retarder l’entrepôt
Les règles exigent aussi que les entreprises de stockage de produits en vrac recouvrent les amas dans les deux ans de la présentation de leur plan d’entrepôt. Le plan d’entrepôt de KCBX dit que la phase de conception et de planification prendra deux ans, et que la construction sera terminée deux ans après, en 2018. Le plan dit aussi que l’échéancier est sujet à changement.
"Ils n'ont pas besoin de plus de temps, ils ne font que tergiverser et espèrent retarder encore", a déclaré Peggy Salazar, directrice exécutive de Southeast Environmental Task Force. "Une fois les quatre ans écoulés, demandront-ils encore délai supplémentaire?"
Puisque le plan d’entrepôt n'est pas une demande de dérogation, il n'est pas soumis aux commentaires du public. Le document n'est pas sur le site web de la ville et le NRDC l’a obtenu grâce à une demande d’accès à l’information.
Reint a qualifié le processus pour l’entrepot de "grande entreprise" qui impliquera le démantèlement des canons à eau que KCBX a installés dans la dernière année pour supprimer la poussière. Il a déclaré que le processus impliquera une importante phase de conception qui pourrait inclure les commentaires du public.
"Une fois la conception terminée et les permis obtenus, le projet d’entrepôt de plusieurs millions de dollars prendra environ deux ans à construire et nécessitera plus de 300 000 heures de main-d'œuvre qualifiée résultant en des centaines d'emplois de construction", a-t-il dit. "Il a fallu environ 28 mois pour compléter un projet similaire en Californie, mais avec ce dernier, il y avait des procédures établies pour le stockage couvert et il y avait moins de défis de conception et d'ingénierie."
Cause de nuisance?
La période de commentaires du public sur les demandes de dérogation est ouverte jusqu'au 2 Septembre. Une poignée d'autres entreprises qui manipulent des matières en vrac demandent aussi des dérogations, mais KCBX est actuellement la seule société à stocker une quantité importante de coke de pétrole dans la ville de Chicago. Après le tollé général, Beemsterboer Slag Corp. a été ordonné d'enlever ses amas de coke de pétrole, car ils étaient exploités sans les permis nécessaires.
Pour justifier chaque demande de dérogation, KCBX a fait valoir que la modification ne se traduira pas en nuisance publique ou effets néfastes pour la communauté, puisque l'entreprise affirme qu'elle n'est actuellement pas à l'origine de tels problèmes. La demande cite les investissements de KCBX pour le contrôle de la poussière, y compris le système à $ 10 000 000 avec 61 canons à eau oscillants activés automatiquement par le vent pour arroser d’eau ou de stabilisateur chimique pour prévenir la poussière.
La demande de dérogation répertorie également les actions déjà entreprises pour se conformer aux règles de la ville, y compris la réduction de la vitesse des camions desservant l'installation, le lavage des camions à leur sortie et le respect d’une distance 50 pieds (15m) entre les amas et les cours d'eau. La société a également été obligée d’installer des moniteurs de poussière que KCBX dit enregistrent des niveaux de poussière à l’intérieur des normes nationales de qualité de l'air.
Mais les résidents ont déclaré lors de la réunion communautaire qu'ils sont encore assiégés de poussière de coke de pétrole.
Le 3 juin, le U.S. Environmental Protection Agency a émis un avis d'infraction à KCBX concernant les émissions de particules fines (PM10 - d'un diamètre inférieur à 10 microns) de sa propriété. La violation était basée sur les propres données de surveillance de l'air de KCBX et les tests effectués par l'EPA en avril qui reliaient la poussière dans les environs au coke de pétrole en raison de sa composition chimique.
Cause de préjudice
La demande de KCBX dit que sans dérogation, les règles du département de la santé provoqueront un "préjudice arbitraire ou déraisonnable", et que l'entreprise ne serait pas en mesure de respecter ses contrats.
Geertsma pense que cette affirmation est beaucoup trop vague. Elle a dit que KCBX devrait fournir des détails sur la façon dont les règles nuiraient à leur capacité de faire des affaires.
KCBX entrepose le coke de pétrole de la raffinerie de pétrole BP Whiting l’autre côté de la frontière, en Indiana, qui a récemment subi une expansion de près de 4 milliards de dollars pour traiter davantage de pétrole canadien des sables bitumineux, ce qui entraîne de plus grandes quantités de coke de pétrole que le pétrole conventionnel.
Les habitants disent que même si KCBX doit modifier ou annuler des contrats en raison de la réglementation, c'est ce qu'il faut pour protéger la santé publique et le bien-être.
"Leur préjudice n’est que financier", a déclaré Martinez. "Notre communauté a dû subir plusieurs épreuves, de difficultés environnementales et sanitaires ainsi qu’un manque de leadership politique ... En tant que parents nous avons le devoir et l'obligation de donner de l'espoir et un avenir pour nos enfants et les générations futures. Et nous avons l'intention de le faire ".
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While petcoke company seeks delay, residents want action
Posted on 07/30/2014 by Kari Lydersen
Chicago residents protest petroleum coke storage piles in April. (Photo by Bob Simpson via Creative Commons)
Marcy Juarez, a hospice worker living on Chicago’s Southeast side, says she still can’t open the windows on hot days, because of gritty black dust that blows in.
Her children have urged her to sell the house, but she’s lived there for 35 years, recently remodeled, loves the community and can’t imagine leaving.
Mari Barboza and her family still feel they can’t enjoy a barbecue outside, since the afternoon last summer when a cloud of black dust ruined the food at her mother’s 60th birthday party.
Other residents of Chicago’s Southeast side likewise say their homes, cars and patio furniture are still frequently coated in black grime, as one woman exhibited on a wipe soiled with thick black residue at a community meeting July 28.
They say their lives continue to be seriously impacted by the piles of petroleum coke (petcoke) that the Koch Industries subsidiary KCBX Terminals is storing in the community, despite KCBX’s moves to comply with rules that the city health department issued in March.
Now KCBX is requesting variances from the health department rules, and in its request filed June 9 the company threatened to sue if it doesn’t get the exemptions.
Most notably, KCBX is asking the city to allow piles 45 feet high, while the rules limit piles to 30 feet. It is asking for a flexible timeline of at least four years, rather than two years, to enclose the piles. KCBX also wants more time to cover conveyors, and permission to leave uncovered eight conveyors scheduled to be phased out.
Residents say such requests confirm what they have said all along: that the health department rules are too weak, and that KCBX never planned to fully comply. They say the request for variances has added more fuel to their push for a total ban on petcoke storage and transport in Chicago.
Residents voiced frustration and outrage with Mayor Rahm Emanuel, local 10th ward Alderman John Pope, the health department and the Illinois Environmental Protection Agency (IEPA), charging the regulators and elected officials only got involved after residents created a media storm, and then failed to take strong enough action.
“We’ve been asked by the city, the IEPA and the Attorney General to report uncovered trucks, the size of petcoke piles, petcoke in the air on windy days – we’re being asked to do their job,” said Olga Bautista, a leader of the Southeast Side Coalition to Ban Petcoke. “The bureaucratic process hasn’t yielded the regulations to sufficiently protect our families so we’ve taken this battle to the streets.”
With a series of community meetings like the one held in the Rowan Park field house on Monday night, and other events including monthly screenings of the documentary “Koch Brothers Exposed” from August through November, residents hope to galvanize more support for a petcoke ban. They are developing a petcoke curriculum to be used in local schools. They also plan to make it an issue in city elections in February.
“Over the community’s objections, Alderman Pope and Mayor Emanuel imposed some of the weakest regulations,” said Rich Martinez Jr., who challenged Pope in the last election and who is mulling another bid in 2015. “Our community remains vigilant in demanding a complete and total ban citywide,”
Impacts and alliances
Martinez and his wife said the couple’s five kids were all asthmatics forced to use nebulizers at a young age, and doctors blamed environmental factors. Residents are asking city and state officials to do a comprehensive study of the possible health effects of petcoke.
The National Nurses United labor union has been pushing for a petcoke ban, saying their members see health effects firsthand.
Retirees from the United Steelworkers union have also been central to the campaign against petcoke. They are sponsoring the “Koch Brothers Exposed” screenings. While the nearby U.S. Steel mill once employed 20,000 people, residents learned about the lasting health and environmental effects once it was gone.
“When I was growing up the view they presented to us was that we would be steelworkers, have jobs,” said Robert, a local activist who declines to give his last name. “Now we’re suffering so some other people can be paid. It’s not the 20,000 that used to work at U.S. Steel. It’s 40 jobs [as reported by KCBX] putting your health and the health of your children at risk.”
Controversy over Chicago’s petcoke piles erupted last summer after a wind storm sent a billowing dark cloud over the neighborhood, and photos circulated on Facebook.
“That’s when we put two and two together,” said Barboza, noting they’d seen increasing amounts of black dust – including in her family pool — for several years but hadn’t previously connected it with petcoke storage.
Alderman Pope proposed petcoke ban, but the City Council ended up passing an ordinance prohibiting new petcoke storage outfits but allowing KCBX’s continued storage of up to 11 million tons along the Calumet River. Meanwhile the Chicago Department of Public Health issued its own rules meant to reduce dust and other impacts.
Higher piles and more time
The rules say that petcoke piles cannot be higher than 30 feet. KCBX is asking for 45-foot piles. The rules say that all conveyors must be covered within six months of the March agreement; KCBX wants a year. And it wants to leave uncovered eight conveyors at its north terminal, since it plans to consolidate operations at the south terminal. KCBX plans to cover 26 conveyors, at a cost of up to $1 million each. Twenty-one conveyors are already covered.
KCBX is also asking for a limited variance to rules that water or chemical stabilizer must be sprayed upon petcoke immediately upon transfer. If the temperature is below 25 degrees and the petcoke is already “moist,” the company wants to delay applying water or stabilizer.
Violations of the city rules are punishable by fines of $1,000 to $5,000 per day.
“We’ve complied with the vast majority of the city’s new requirements,” said KCBX spokesman Jake Reint. “We’re seeking a small number of limited variances that are allowed for under the rules in order to maintain our customer obligations.”
He said the company has already shortened its piles from 60 feet to 45 feet high.
“Lowering the piles to 30 feet doesn’t provide any additional benefit,” he said. “There simply isn’t enough room under a 30-foot pile-height limit for us to continue meeting our customer obligations.”
Meleah Geertsma, staff attorney with the Natural Resources Defense Council (NRDC), countered that dust blowing off the piles and the “visual blight” caused by high piles is a problem. But the overall volume is the real issue, and higher piles means more petcoke within the same footprint, she said.
“More height allows them to store so much more at the site,” she said. “That big dust problem comes when they’re working on the piles – bulldozing and moving things, when material is transferred onto the pile itself or taken away. The more volume you have at the site from higher piles, the more they’ll be doing that kind of movement.”
The NRDC is a member of RE-AMP, which also publishes Midwest Energy News.
Delaying enclosure
The rules also require companies storing bulk materials to enclose their piles, within two years of submitting their enclosure plan. KCBX’s enclosure plan says that the design and planning phase will take two years, and that construction will be complete two years after that – in 2018. It also says that timeline is subject to change.
“They don’t need more time, they’re just stalling and probably planning to stall some more,” said Southeast Environmental Task Force executive director Peggy Salazar. “Once the four years is up will they be asking for another extension?”
Since the enclosure plan is not a variance request, it is not subject to public comment. The document is not on the city website and the NRDC obtained it through a Freedom of Information Act request.
Reint called the enclosure process “a major undertaking” that will involve dismantling the water cannons KCBX installed within the past year to suppress dust. He said the process needs to involve a significant design phase that may include public comments.
“Once design and permitting are complete, the multi-million dollar enclosure project is expected to take about two years to construct and will require more than 300,000 hours of skilled labor resulting in hundreds of construction jobs,” he said. “It took about 28 months for us to complete a similar project in California but with that project there was an established permitting process for covered storage and there were fewer design and engineering challenges.”
Causing harm?
The public comment period on the variance requests is open until September 2. A handful of other companies that handle bulk materials are requesting variances, but KCBX is currently the only company storing a significant amount of petcoke in the city of Chicago. After the public outcry, Beemsterboer Slag Corp. was ordered to remove its petcoke piles because it was operating without necessary permits.
In justifying each variance request, KCBX argued that the variance will not mean a public nuisance or adverse effects for the community, since the company says it is currently not causing such problems. The request cites the investments KCBX has made in dust control, including the $10 million dust control system with 61 oscillating “water cannons” that are automatically activated by wind to spray water and chemical stabilizer to prevent dust.
The variance request also lists steps the company has already taken to comply with the city rules, including reducing the speed of trucks serving the facility, forcing trucks to go through a wash before exiting and keeping piles 50 feet from waterways. The company was also ordered to install dust monitors that KCBX says show dust levels within national air quality standards.
But local residents said at the community meeting that they’re still besieged with petcoke dust.
On June 3, the U.S. Environmental Protection Agency issued a Notice of Violation to KCBX regarding emissions of particulate matter (PM10 – with diameter less than 10 microns) from its property. The violation was based on KCBX’s own air monitoring data and wipe tests done by the EPA in April that linked dust in the surrounding area to petcoke because of its chemical composition.
Causing hardship
KCBX’s request says that without variances, the health department rules will cause “arbitrary or unreasonable hardship,” and that the company would not be able to fulfill contracts.
Geertsma thinks that assertion is far too vague. She said KCBX should have to provide specifics about how the rules would interfere with their ability to do business.
KCBX stores petcoke from the BP Whiting oil refinery across the border in Indiana, which recently underwent a nearly $4 billion expansion to process more Canadian tar sands oil, which results in more petcoke than conventional oil does.
Residents say that even if KCBX has to alter or cancel contracts because of the regulations, that’s what it takes to protect public health and well-being.
“Their hardship is only a financial one,” said Martinez. “Our community has had to endure several hardships, from environmental and health hardships to a lack of political leadership…As parents we have a duty and obligation to provide hope and a future for our children and future generations. And we intend to do so.”