L'AQLPA et l'Association des médecins spécialistes en santé communautaire adressent une lettre au ministre de la Santé
À l’automne 2013, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) annonçait que, sur la base des données scientifiques analysées par ses experts mondiaux, elle classait dorénavant la pollution de l’air extérieur comme cancérogène pour l’humain. En février dernier, l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et l’Association des médecins spécialistes en santé communautaire du Québec (AMSSCQ) ont adressé une lettre au ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, l’invitant à demander un avis officiel de l’Institut national de santé publique (INSPQ) concernant l’estimation de l’impact de la pollution de l’air en tant que cancérigène sur la population du Québec. Les organisations demandent également au ministre de soutenir les mesures susceptibles de réduire les émissions néfastes provenant, entre autres, des transports. À ce jour, le ministre n’a pas donné de réponse.
Contenu de la lettre au ministre
Le 18 février 2014
Réjean Hébert, ministre
Ministère de la Santé et des Services sociaux
Édifice Catherine-de-Longpré
1075, chemin Sainte-Foy - 15e étage
Québec (Québec) G1S 2M1
Monsieur le Ministre,
L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et l’Association des médecins spécialistes en santé communautaires du Québec (AMSSCQ) vous écrivent aujourd’hui suite à l’annonce de l’Organisation mondiale de la Santé qui classe maintenant la pollution de l’air extérieur et les matières particulaires comme cancérogènes pour l’homme (Groupe 1).
La pollution atmosphérique est déjà connue par les principaux experts mondiaux pour augmenter les risques d’un large éventail de maladies. Au Québec, des études menées par l’Institut national de santé publique (INSPQ) font état que la pollution de l’air cause des maladies respiratoires et cardiovasculaires. Aucune étude, à notre connaissance, ne porte cependant sur ses effets cancérogènes sur la population du Québec.
Par la présente, nous vous prions instamment de demander un avis officiel à l’INSPQ concernant l’estimation de l’impact de la pollution de l’air en tant que cancérogène sur la population du Québec. Nous croyons qu’une telle étude contribuerait à mieux informer les citoyens ainsi que les différents groupes concernés par leur santé. Nous estimons également qu’elle serait de nature à permettre une meilleure évaluation de la portée des gestes posés, ou qui doivent l’être, afin de réduire les émissions de contaminants atmosphériques, notamment dans le cadre des futures Politique de la qualité de l’air et Politique nationale de prévention en santé, toutes deux annoncées publiquement.
Par ailleurs, de plus en plus d’études effectuées un peu partout dans le monde tendent à démontrer des liens entre la pollution atmosphérique et d’autres formes de maladies telles que le diabète et certaines affections du système nerveux. Il serait alors également opportun de demander à l’INSPQ d’évaluer l’état de la recherche concernant la pollution de l’air en tant qu’élément pouvant contribuer à plusieurs maladies chroniques.
Au Québec, la principale source de contaminants (et de GES) est clairement identifiée et il s’agit des transports. Afin d’en contrer les effets néfastes, ces émissions doivent être contrôlées et réduites, tout comme les émissions de matières particulaires provenant principalement de la combustion inefficace d’un grand nombre de poêles au bois.
En attendant l’avis officiel de l’INSPQ et compte tenu des incidences dommageables déjà reconnues des contaminants sur la santé, nous vous invitons donc à rester vigilant et à soutenir les mesures susceptibles de réduire les émissions néfastes provenant, entre autres, des transports et des foyers ou appareils de chauffage inadéquats.
Veuillez agréer, monsieur le Ministre, l'expression de nos sentiments distingués.
André Bélisle, Président, Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique
Dr Yv Bonnier Viger, Président, Association des médecins spécialistes en santé communautaire du Québec
ANNEXES :