« Le pétrole de schiste, un pétrole vraiment pas comme les autres »
Saint-Léon-de-Standon, 17 juin 2014 – L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) présente aujourd’hui un rapport intitulé « Le pétrole de schiste, un pétrole vraiment pas comme les autres» afin de faire la lumière sur ce qui caractérise ce type de pétrole et alerter la population et les éluEs sur les dangers liés à son exploitation si le Québec va de l’avant avec certains projets en cours. « Faussement présenté comme une merveille économique et un gage d’indépendance énergétique, l’envers de la médaille du pétrole de schiste comporte des impacts environnementaux très préoccupants notamment en termes de pollution de l’air et de gaz à effet de serre. De plus, et cela devrait suffire à stopper tous les projets à l’étude : le pétrole de schiste fera de nous des otages des hydrocarbures pour des décennies, au moment même où nous devons nous en libérer dans un contexte de lutte aux bouleversements climatiques» a rappelé André Bélisle, président de l’AQLPA.
« Le pétrole de schiste n’est pas un pétrole comme les autres. C’est un pétrole non conventionnel qu’on extrait à grands coups de fracturation hydraulique, ce qui engendre des impacts environnementaux et sanitaires immenses et irréversibles. Avec ce rapport, nous démontrons ce qu’est réellement le pétrole de schiste pour éviter au Québec de s’aventurer dans une activité industrielle lourde de conséquences. D’autant plus qu’ici, le pétrole de schiste remplacerait des pétroles moins polluants, comme celui de l’Algérie, ce qui est loin d’être une avancée au point de vue environnemental, bien au contraire» a précisé Sophie-Anne Legendre, analyste à l’AQLPA.
Parmi les données mises en lumière dans le rapport, l’impact de la récente révision du potentiel de réchauffement planétaire (PRP) du méthane par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), passé de 25 (chiffre de référence scientifique précédent) à 36 fois celui du CO2 sur un horizon de 100 ans, et de 75 à 87 fois sur un horizon de 20 ans. Selon Alain Brunel, directeur climat-énergie de l'AQLPA, « les nouvelles valeurs du potentiel de réchauffement du méthane établies par les experts du climat signifient concrètement que les inventaires québécois et canadien, qui sont encore basés sur une valeur de potentiel de réchauffement du méthane de 21 qui date de 1995 et qui n’a jamais été mise à jour, sous-estiment très fortement l'impact des émissions de gaz à effet de serre liées au gaz et au pétrole de schiste. Par conséquent, l'on sous-estime également la contribution réelle de l'exploitation éventuelle du pétrole de schiste ou du gaz de schiste aux émissions québécoises de gaz à effet de serre. »
« Quiconque suit l’actualité schisteuse le confirmera, pas une semaine ne passe sans que de nouvelles données viennent noircir le portrait déjà très sombre des impacts de l’exploitation des gaz et pétrole de schiste. La révision du PRP du méthane en est un exemple frappant. Mentionnons aussi cette étude, publiée en avril dernier, qui a mis en évidence que les émanations de méthane en Pennsylvanie sont de 100 à 1000 fois plus élevées que précédemment estimé par l’Agence gouvernementale de protection environnementale des États-Unis (EPA), ou cette autre encore plus récente de l’Université de Waterloo faisant état de 500 000 puits fuyants au Canada», d’ajouter Sophie-Anne Legendre. « Nous sommes à la croisée des chemins, face à des choix déterminants pour notre génération et pour celles qui suivront. Notre territoire est pris en otage au nom d’hypothétiques réserves de pétrole de schiste dont l’extraction compromettra fortement nos efforts de lutte contre la pollution atmosphérique en plus de mettre en périls d’autres secteurs d’activités économiques. Rien ne justifie que nous allions de l’avant avec ces énergies d’un autre temps.»
L’AQLPA participera également le mercredi le 18 juin, aux audiences du Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE) dans l’espoir que ces données soient prisent en compte et permettent enfin de mettre un point final aux velléités de l’industrie pétro-gazière au Québec, ou à tout le moins qu’un moratoire complet et total à long terme soit adopté sur toute opération de fracturation sur le territoire.
Comme toujours, l’AQLPA prend partie pour les énergies vertes et les économies d’énergie, pour le respect de l’équilibre écologique de la nature et pour la qualité de vie des générations actuelles et futures. Au Québec l’indépendance énergétique, l’avancement économique et la protection de l’atmosphère passent par l’efficacité énergétique, l’électrification des transports et le développement des énergies vertes et renouvelables.
Le rapport « Le pétrole de schiste, un pétrole vraiment pas comme les autres » est disponible sur le site web de l’AQLPA :
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Rapport complet
http://www.aqlpa.com/sites/ass-010-aqlpa/files/publications-aqlpa/petroledeschiste_rapportaqlpa_juin2014.pdf
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Faits saillants
http://www.aqlpa.com/sites/ass-010-aqlpa/files/publications-aqlpa/faits_saillants_-_rapport_petrole_de_schiste.pdf
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Fiche technique – Pouvoir de réchauffement planétaire du méthane
http://www.aqlpa.com/sites/ass-010-aqlpa/files/publications-aqlpa/prp_methane-_fiche_technique.pdf
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Source
Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)
Louise Lévesque, directrice des communications
T 418-642-1322 poste 294 / C 418-264-5575 / louise.levesque@aqlpa.com
Contacts
André Bélisle, président AQLPA
T 418-642-1322 poste 223 / C 418-386-6992 / andre.belisle@aqlpa.com
Alain Brunel, directeur climat-énergie AQLPA
C 514-835-3402 / alain.brunel@aqlpa.com
Sophie-Anne Legendre, analyste et adjointe aux communications stratégiques, AQLPA
C 514-691-1829 / Slegendre@aqlpa.com