Northern Gateway et Ligne 9B d'Enbridge : Incompatibles avec la lutte aux changements climatiques
Saint-Léon-de-Standon, le 23 décembre 2013 - La commission d’examen conjoint de l’Office national de l’énergie (Oné) et du ministère de l’Environnement du Canada a remis le 19 décembre dernier ses conclusions qui approuvent le projet de pipeline Northern Gateway (NG) dans l’ouest canadien sous réserve du respect intégral par le promoteur Enbridge de 209 conditions.
L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) conteste cette décision qui encore une fois ne prend pas en compte l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre que la réalisation du pipeline va entraîner alors même que toutes les études scientifiques démontrent que les tendances actuelles d’augmentation des émissions mènent le monde vers des dérèglements climatiques catastrophiques de plus en plus coûteux. Les inondations de Toronto et d’Alberta en 2013 ont à elles seules causées des dommages évalués à 7 milliards de dollars.
L’AQLPA relève que certaines conditions exigées par la commission conjointe, bien que largement insuffisantes, font écho aux recommandations de la commission parlementaire de l’Assemblée nationale du Québec sur le projet d’inversion du sens d’écoulement et de l’augmentation de capacité du pipeline 9B de North Westover en Ontario à Montréal (par exemple les conditions 164-166, 174-175 et 187 du rapport de l’Oné).
Malheureusement l’AQLPA doute fortement dans les deux cas qu’elles seront retenues par l’Oné et le gouvernement canadien.
Selon Alain Brunel, directeur climat énergie de l’AQLPA, «les conditions posées par Québec pour la ligne 9B et par la commission conjointe sur le projet Northern Gateway pour garantir la sécurité et la qualité de l’environnement sont en deçà du minimum. En particulier lorsque l’approvisionnement en eau potable de 2 millions de personnes est en jeu au Québec et que le pipeline est âgé de près de 40 ans.»
L’AQLPA rappelle qu’il n’y a aucun problème de sécurité des approvisionnements actuels en pétrole pour le Québec. Nous sommes face à un projet, écologiquement insoutenable, de remplacer nos approvisionnements en pétrole léger et plus propre provenant de l’est par le pétrole le plus sale et le plus polluant qui soit provenant des sables bitumineux et ce, strictement au profit des compagnies pétrolières œuvrant dans les sables bitumineux.
«Mais, ajoute Alain Brunel, il y un trou gros comme le Groenland dans l’argumentaire du rapport conjoint sur Northern Gateway. Le rapport souligne qu’un doublement de la production de pétrole provenant essentiellement des sables bitumineux est prévu d’ici 2035, mais les commissaires disent de manière proprement insensée qu’ils ne peuvent faire le lien entre un projet de pipeline qui permettra cette croissance en transportant plus de 500 000 barils de pétrole par jour, et l’augmentation du CO2 qui s’ensuivra inévitablement.»
«Ils sont censés évaluer les impacts du projet sur l’environnement mais les changements de la composition chimique de l’atmosphère et des océans et les menaces subséquentes encourues par la biodiversité qu’ils disent vouloir protéger avec leurs conditions n’entreraient pas dans leur mandat! C’est une aberration qui nous mène dans une impasse écologique et économique», a souligné André Bélisle, le président de l’AQLPA.
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Source :
Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)
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