Plan Nord : un développement énergétique injustifié et digne du siècle dernier
Saint-Léon-de-Standon, le 9 mai 2011 – Les groupes environnementaux condamnent le manque de vision et l'atmosphère de secret qui domine les décisions du gouvernement en matière d’énergie. En effet, avec le Plan Nord présenté aujourd’hui, le gouvernement se lance tête première dans le développement de nouveaux méga-projets énergétiques injustifiés (3500 mégawatts) qui coûteront des milliards de dollars et auront des impacts environnementaux majeurs.
Après le contesté projet de la rivière Romaine et la saga des gaz de schistes, les groupes considèrent qu’il est inacceptable que le gouvernement du Québec propose une vision énergétique du siècle passé, basée sur des méga-barrages, et ce, sans tenir de débat public. Pour les groupes, la vision de développement proposée dans le Plan Nord est d’autant plus préoccupante que le Québec connait des surplus énergétiques historiques, que le gouvernement ne justifie pas les futurs besoins énergétiques à combler et qu’il n’évalue pas les différentes filières énergétiques qui permettraient de répondre à d’éventuel besoins.
Aucune justification des nouveaux projets énergétiques
Pour les groupes environnementaux, le gouvernement manque de transparence en ne dévoilant pas les scénarios sur lesquels il se base pour justifier d’éventuels besoins énergétiques à combler. Pour Patrick Bonin, coordonnateur énergie-climat à l’AQLPA, «sans les scénarios de demande énergétique, aucun nouveau projet de production énergétique n’est justifié, d’autant plus que ces projets auront des impacts importants sur l’environnement». Que ce soit pour le Québec, l’Ontario ou le Nord-Est de l’Amérique, aucune information rigoureuse n’a été présentée quant aux besoins énergétiques qui seront à combler à court, moyen ou long terme. Le gouvernement a d’ailleurs été particulièrement silencieux quant aux impacts des projets énergétiques reliés à l’industrie minière alors que le gouvernement lui accorde une place centrale dans son Plan Nord.
Aucune analyse des meilleures filières énergétiques
Selon Réal Reid, porte-parole de la Fondation Rivières, «tout projet de production d'énergie, qu'il ait fait ou non l'objet de la Stratégie énergétique du Québec 2006-2015 ou qu'il ait fait ou non l'objet d'une annonce dans un discours du trône, doit être soumis à une analyse rigoureuse pour évaluer les meilleures filières pouvant répondre à des besoins identifiés». Cette analyse devra prouver que les projets respectent les principes inscrits dans la Loi sur développement durable, incluant les critères environnementaux, économiques, sociaux et d'équité inter et intra-générationnelle. Ainsi, tout nouveau projet de production énergétique une fois justifié par des besoins identifiés, doit être élaboré selon un processus de Planification Intégrée des Ressources (PIR). La PIR requiert pour sa part une évaluation et une comparaison des différents impacts des projets et mène à une priorisation, hiérarchisation dans la séquence de réalisation des projets à caractère énergétique.
La nécessité d’un débat public sur l’énergie
«Le temps est venu pour le Québec de refaire un large débat public sur l’énergie où le Nord ne serait pas dissocié du Sud. Un débat du genre, s’il était transparent, rigoureux et crédible, permettrait un véritable examen des options énergétiques disponibles au Québec» a déclaré Daniel Breton président de Maîtres chez nous 21e siècle.
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Patrick Bonin, Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) 514-594-1221
Daniel Breton, Maîtres chez nous 21e siècle 514-799-3553
Yvan Croteau, Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE) 819-856-0337
Nicolas Mainville, Greenpeace-Québec 514-214-0843
Réal Reid, Fondation Rivières 450-449-9407