On veut un ciel propre! L'OACI doit respecter ses engagements
Un important événement aura lieu à Montréal le 21 mai prochain. Venez manifester avec le WWF, Équiterre, Greenpeace, la Fondation David Suzuki, l’AQLPA et d’autres groupes pour demander à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) de respecter ses engagements en adoptant un mécanisme de plafonnement de ses émissions.
Les émissions de cette industrie ont explosé au cours des dernières années et on peut s'attendre encore à une hausse de 300% à 700% d'ici 2050!
Rendez-vous en face du siège social de L'OACI, au centre-ville de Montréal le mardi 21 mai @ 8 h 15. Confirmez votre participation sur la page Facebook de l'événement et invitez vos amis!
En quoi la pollution produite par le secteur de l’aviation est-elle inquiétante?
La production de carbone issue des combustibles fossiles – charbon, gaz naturel, carburant aviation, etc. – est, et de loin, la principale source du réchauffement climatique induit par l’activité humaine. Or le secteur de l’aviation est responsable à l’heure actuelle de 2 à 2,5 % des émissions de GES à l’échelle mondiale. Ajoutons à cela l’impact direct des avions sur l’atmosphère supérieure, notamment la suie et les traînées de condensation (qui contribuent à la formation des nuages cirrus), et la contribution du secteur aéronautique passe à 4,9 % de la pollution responsable du réchauffement climatique. Bien sûr, 5 % ça peut sembler peu, mais le problème est que ce secteur est la source de pollution atmosphérique qui affiche la plus forte croissance. Ainsi prévoit-on que d’ici 2020, les émissions de GES issues du transport aérien international seront de 70 % plus élevées qu’elles ne l’étaient en 2005, et ce, même si on arrivait à améliorer de 2 % par année l’efficacité énergétique des appareils. L’OACI prévoit que d’ici 2050, ce taux pourrait s’accroître de 300 à 700 % supplémentaires. Il est grand temps de mettre au point un plan efficace de réduction de cette importante source de pollution climatique.
(http://ec.europa.eu/clima/policies/transport/aviation/index_en.htm)
Comment la communauté internationale réagit-elle à cette problématique?
Lentement. Il y a 15 ans, des délégués des Nations Unies auprès de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) convenaient de fixer un prix au carbone afin d’inciter l’industrie aéronautique à devenir plus efficace et innovante, mais le projet est mort dans l’œuf et les délégués continent de se traîner les pieds dans ce dossier encore aujourd’hui, particulièrement les États-Unis. L’Europe, lasse de voir la pollution augmenter de manière exponentielle tandis que l’OACI continuait de procrastiner, décidait d’agir et a étendu la portée de sa législation sur le climat de manière qu’elle inclue la réduction de la pollution issue de tous les vols partant d’Europe ou à destination d’Europe à compter de 2013. Cette législation aurait permis de réaliser d’énormes bienfaits environnementaux à un coût négligeable – moins qu’un sac de croustilles par passager sur un vol transatlantique.
Comment les grands États et le secteur de l’aviation ont-ils réagi au projet européen?
En juin 2012, l’Association canadienne de l’aviation d’affaires et d’autres associations d’aviation d’affaires ont qualifié le plan européen de « traitement discriminatoire à l’égard de l’aviation d’affaires ». Le gouvernement des États-Unis, soutenu par les compagnies aériennes du pays, a créé une « coalition des pays involontaires » afin de contrer l’approche européenne. Le Canada a participé aux discussions de la « coalition », soit avec 26 autres pays, visant à adopter des mesures défensives à l’endroit de la Communauté européenne. L’Inde et la Chine n’ont pas hésité à exonérer leurs transporteurs aériens de l’obligation de se conformer à la législation climatique de la CE. À la fin du mois de novembre 2012, le président Obama a signé un projet de loi excluant les compagnies aériennes étatsuniennes de l’obligation de se conformer au projet européen mais exigeant des négociateurs étatsuniens de rechercher une approche satisfaisante à l’échelle mondiale afin de s’attaquer au problème des émissions du secteur de l’aviation. À ce jour, l’administration Obama n’a pas respecté l’esprit de la nouvelle loi étatsunienne voulant qu’une proposition claire soit soumise à l’OACI afin qu’une entente internationale puisse être conclue rapidement et que la question des émissions croissantes soit abordée de front. Quant au Canada, bien qu’il ait refusé de suivre une voie aussi radicale que celle des É.-U., de l’Inde et de la Chine, il continue dans l’ensemble à se cacher derrière les États-Unis – une attitude que l’on observe de plus en plus souvent, d’ailleurs, en ce qui touche aux enjeux climatiques. Généralement muets au cours des négociations de l’OACI visant l’adoption de mesures de réduction de la pollution atmosphérique, les délégués canadiens se contentent d’observer passivement le déroulement des choses et de suivre le courant, sans se préoccuper le moins du monde de notre climat. Or la réunion qui se tiendra à Montréal du 21 mai au 21 juin pourrait être une excellente occasion pour les États-Unis, le Canada et tout autre pays membre de l’OACI de faire preuve de leadership. Ce sera en tout cas la dernière occasion pour les délégués de mettre sur la table un projet solide à soumettre au vote en septembre, et qui permettrait de procéder rapidement à la fixation d’un prix à la pollution climatique et non de repousser la question sous le tapis pour un autre trois ans. Nous n’avons plus les moyens d’attendre.
Quel type de projet souhaitons-nous voir déposé à la réunion de l’OACI débutant le 21 mai à Montréal?
Nous en appelons aux délégués pour qu’ils conviennent d’un mécanisme de marché qui plafonnera le volume total d’émissions que le secteur aéronautique sera autorisé à produire annuellement. Les compagnies aériennes se verront alors attribuer un volume d’émissions autorisées, dont elles pourront vendre une partie – si elles polluent moins – à d’autres compagnies aériennes; elles pourront également en acheter auprès d’autres compagnies, si elles émettent davantage d’émissions que le volume qui leur est attribué. L’instauration d’un plafond permettra à l’OACI de mettre un frein à la pollution galopante du secteur aéronautique, et de jouer un rôle important pour juguler le réchauffement climatique. Le 21 mai, le WWF-Canada, Équiterre, Greenpeace, l’AQLPA et la Fondation David Suzuki se rejoindront à Montréal pour demander qu’on mette fin à la procrastination.
Rendez-vous en face du siège social de L'OACI, au centre-ville de Montréal le mardi 21 mai @ 8 h 15. Confirmez votre participation sur la page Facebook de l'événement et invitez vos amis!
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