Inversion de l’oléoduc d’Enbridge : quelle pertinence pour le Québec?
Montréal, le vendredi 30 novembre 2012 – L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) s’inquiète des intentions d’Enbridge, la compagnie canadienne d’oléoducs, d’aller de l’avant avec le renversement du flux de son oléoduc vers l’est, en direction de Montréal.
Dans un document déposé hier à l’Office national de l’énergie du Canada, la compagnie demande, en plus de l’inversion de la direction du flux de son oléoduc de l’ouest vers l’est; la possibilité de transporter du « brut lourd » de l’Ouest canadien (incluant possiblement du pétrole issus des sables bitumineux); et d’augmenter son flux de 25%, à 300 000 barils par jour.
Dans le contexte où le Québec s’est engagé à réduire sa consommation de pétrole de 30%, et ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 25%, l’AQLPA s’interroge sur la pertinence, pour l’Office national de l’énergie du Canada, d’accéder aux demandes de la compagnie. Puis il faut ajouter à cette contradiction, les risques environnementaux mis en évidence par les nombreux déversements liés aux oléoducs qui ont fait régulièrement les manchettes ces dernières années. Enfin, on doit également envisager l’impact du projet sur le respect de nos engagements en matière de gestion des polluants de l’air à l’origine de l’ozone et des pluies acides dont les limitations d’émissions s’appliquent à l’industrie du raffinage de l’Est de Montréal.
L’AQLPA appuie donc la demande émise ce matin par des groupes en environnement pour que l’ONE examine l’ensemble du projet visant l’expansion de l’exploitation des sables bitumineux et fasse appel au Département d’État des États-Unis afin d’exiger un examen environnemental exhaustif de toute proposition visant à faire circuler le pétrole des sables bitumineux par le pipeline de la Nouvelle-Angleterre.
«Bien sûr nous ne mettrons pas fin du jour au lendemain à notre consommation de pétrole, mais la question demeure légitime: ne pourrait-on pas s’assurer de s’approvisionner des sources les moins sales possible, tout en respectant nos engagements internationaux?», questionne André Bélisle, président AQLPA. «Au delà de l’aspect strictement économique pour le Canada, quand il s’agit de la provenance du pétrole, peut-on réduire au maximum les méfaits? Doit-on alors privilégier le pétrole de l’Ouest canadien, ou ne devrait-on pas plutôt, pour en réduire l’empreinte écologique de façon efficace, s’approvisionner ailleurs?»
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Source :
Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique
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