Compteurs Wifi : Le principe de précaution doit guider la Régie de l’énergie

Le 16 mai 2012, Montréal – L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et Stratégies Énergétiques (SÉ) sont fières d’annoncer que l’éminent médecin américain en santé publique, le Dr David O. Carpenter, présentera dès jeudi son témoignage devant la Régie de l’énergie quant à l’état de la recherche scientifique sur les effets sur la santé de l’exposition aux radiofréquences émises par des compteurs intelligents tels que ceux envisagés par Hydro-Québec.

Le D^r Carpenter est diplômé de l’École de médecine de Harvard, chercheur depuis plus de trente ans, professeur en Sciences de la santé environnementale de l’École de Santé publique de l’Université d’Albany (NY) et directeur de l’Institut pour la santé et l’environnement de cette Université.

Le rapport amendé du D^r Carpenter est disponible sur le site Internet de la Régie.  Tel qu’il appert dans ce rapport, la communauté scientifique est divisée quant à l’existence d’effets sur la santé de l’exposition aux radiofréquences autres que les effets thermiques déjà contrôlés par Industrie Canada et Santé Canada.  En effet, d’une part, de nombreuses études internationales, depuis plusieurs années, ont révélé qu’en présence d’une telle exposition, même à des intensités inférieures au maximum fixé par les autorités, plusieurs études constatent des effets cancérigènes et neurologiques, des effets sur les cellules et sur le système immunitaire notamment.  Toutefois, de nombreuses autres études n’ont pu confirmer de tels effets, souvent pour des raisons méthodologiques ou par manque de certitude. D^r Carpenter explique dans son rapport : « il existe une mauvaise compréhension des mécanismes biologiques qui expliquent pourquoi ces effets prennent place, et dès lors, les causalités, à l’heure actuelle, ne peuvent être démontrées avec certitude».

Or, le principe de précaution stipule que l’absence de certitude scientifique ne devrait pas servir de prétexte pour approuver un projet qui pourrait représenter un risque sérieux et irréversible, surtout si des solutions économiquement viables sont possibles. Dans le contexte de la présente incertitude scientifique, le Dr. Carpenter, à l’instar d‘autres décideurs dans le monde, dont l’Agence de santé publique britannique, est d’avis qu’il est justifié d’appliquer le principe de précaution et de prudence en réduisant l’exposition des personnes aux radiations.

L’AQLPA et SÉ constatent que les émissions de radiofréquence prévues des compteurs d’Hydro-Québec respectent les seuils d’effets thermiques recommandés par les autorités canadiennes ainsi que ceux recommandés par différents chercheurs, dont le Dr. Carpenter, lorsque le compteur est situé à l’extérieur et éloigné des gens.  La densité de puissance des émissions reste toutefois plus problématique lorsque le compteur est plus rapproché des gens comme sur un patio ou lorsque des compteurs se situent dans des pièces occupées comme une cuisine, une chambre, un atelier, un garage, un bureau, etc.

En application du principe de précaution, l’AQLPA et SÉ croient donc qu’au Québec des mesures simples et peu coûteuses pourraient être mises en œuvre afin de réduire l’exposition des gens aux radiofréquences des compteurs intelligents : a) la transmission avec fil dans certains cas, ou b) l’éloignement des compteurs des lieux où se trouvent des personnes, particulièrement des enfants, des femmes enceintes, des gens âgés ou malades, lesquels sont plus à risque, ou c) le débranchement des antennes émettrices des compteurs intérieurs, lesquels deviendraient plutôt raccordés à des antennes extérieures sur le toit, ou d) la mise en veille prolongée entre chaque transmission de données dans le but de diminuer la quantité d’émissions à 1 ou 2 fois par mois plutôt que 1400 à 2880 fois par jour tel qu’Hydro-Québec le prévoit actuellement.

Une ou plusieurs de ces mesures de précaution raisonnables pourraient aisément être mises en œuvre par Hydro-Québec et règleraient une grande partie du risque qui résulte des incertitudes scientifiques quant à l’exposition des gens à ces radiofréquences.

NOTE AUX JOURNALISTES : D^r Carpenter n’offrira pas d’entrevue tant que son témoignage ne sera pas terminé. S’il termine tard le vendredi, il restera possible de l’inteviewer à la foire Projet Écosphère le samedi.

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Contact sur place (lors des audiences) et responsable du dossier :
Brigitte Blais, SÉ-AQLPA
T (514) 598-7975 / brigitte.blais@aqlpa.com

Source :
Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique
Louise Lévesque, directrice des communications
T 418-642-1322 poste 294 / C 418-264-5575 / louise.levesque@aqlpa.com