L’AQLPA réagit aux actions du Service budgétaire sur les inspections des véhicules
Suite à la diffusion dans les médias d’un article sur les efforts du Service budgétaire du Lac-Saint-Jean-Est pour exprimer leur mécontentement face au projet de la Loi 48, l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) tient à lui répondre publiquement afin de donner l’heure juste aux citoyens sur le programme.
En effet, l’AQLPA estime que le projet de Loi 48 est au contraire un processus bénéfique pour les personnes à plus faible revenu et de la classe moyenne, et ce, tant au niveau économique qu’environnemental. Rappelons que le projet de Loi 48, dans un premier temps, prévoit que lors de la revente d’un véhicule de 8 ans et plus, le vendeur aura l’obligation de le faire inspecter et celui-ci devra être conforme aux normes environnementales.
Le Service budgétaire défend que ce soient encore la classe moyenne et les personnes à faibles revenus qui soient touchées. L’AQLPA a tout lieu de croire que c’est le contraire. Ainsi, un entretien rigoureux des véhicules assure leur longévité et permet aux propriétaires de diminuer leurs impacts environnementaux tout en réalisant des économies. Dans la plupart des cas, les défaillances décelées lors d’une inspection sont provoquées par une gestion du moteur inefficace ce qui engendre une augmentation des émissions polluantes, mais aussi une surconsommation de carburant. Ces propriétaires voient leurs factures d’essence augmenter d’au moins 15 % selon CAA Québec. De plus, certaines pièces peuvent s’user prématurément, entrainant des réparations couteuses. Le véhicule perd ainsi de la valeur en vue d’une revente, dans l’éventualité où ce manque d’entretien permette tout de même une telle revente. Un programme d’inspection vise justement à ce que les propriétaires voient au bon entretien des véhicules de façon à ce que ces véhicules durent plus longtemps et en bon état. Bref, il s’agit d’investir un dollar pour en épargner deux. Cela a pour effet d’augmenter le nombre de voitures âgées en bon état et disponibles pour les acheteurs qui n’ont pas les moyens de se payer un véhicule plus récent.
Le Service budgétaire assure que les gens possédant des véhicules automobiles usagés les entretiennent déjà rigoureusement afin qu’ils fonctionnent le plus longtemps possible. Malheureusement, nous croyons qu’il est faux de prétendre que les propriétaires de véhicules de 8 ans et plus voient particulièrement à l’entretien de leur véhicule. L’entretien qui est effectué est fait en fonction de faire rouler le véhicule, rarement plus. Sur les 600 inspections effectuées en 2010 par l’AEE et le MDDEP, 26 % des véhicules étaient en mauvais état, 17 % des véhicules présentaient des problèmes liés à l’alignement des roues 25 % des véhicules circulaient avec un voyant check engine allumé.
Il est tout à fait erroné de prétendre que le programme d’inspection aura peu de retombées puisque seulement 5 % des véhicules échoueraient au test comme le prétend le Service budgétaire. En Ontario tout comme en Colombie-Britannique où le programme Air pur existe depuis plusieurs années, le taux d’échec moyen est de 12 %. Les données de ces provinces, combinées aux études effectuées sur le parc automobile québécois nous permettent d’évaluer que le taux d’échec au Québec avoisinerait ou même dépasserait 20 %. Après quelques années d’application du programme, ce taux diminuerait graduellement. Mais n’est-ce pas là l’objectif du programme : améliorer l’état du parc automobile avec les bénéfices environnementaux majeurs qui en découlent, mais aussi les bénéfices économiques pour les propriétaires en frais d’essence et réparations indues importantes provoquées par le manque d’entretien. De plus, en 2008 seulement, le programme Air pur a réduit les émissions confondues d’hydrocarbure (HC), d’oxyde d’azote (NOx),de monoxyde de carbone (CO) et des autres polluants qui causent le smog, d’environ 35 % comparativement à ce qu’elles seraient si le programme n’existait pas. Cela signifie que le programme Air pur permet d’éliminer ou de prévenir des dizaines de milliers de tonnes de polluants causant le smog chaque année. Au Québec, plus de 60 % des émissions de contaminants proviennent du transport.
Plutôt que de s’attaquer au programme d’inspection, nous suggérons au Service budgétaire de proposer au gouvernement des mesures d’atténuation pour les familles ou personnes à faible revenu telles que celles existant sous d’autres juridictions. Ces mesures d’atténuation (plafond au montant des réparations, permis de circuler durant un certain temps, aide monétaire ou déduction d’impôt, etc.) limitent peut-être à court terme les impacts environnementaux bénéfiques des programmes, mais donnent une chance aux personnes concernées de graduellement s’ajuster. Il est également démontré qu’à moyen ou long terme, ces programmes atteignent leurs objectifs, même avec la mise en place de mesures d’atténuation. Voilà où, à notre avis, devrait se situer la lutte.
Pour le bien de la population québécoise, l’AQLPA demande donc au Service budgétaire de retirer sans délai sa pétition qui nuit aux efforts d’une meilleure gestion du parc automobile québécois au profit d’un environnement plus sain tout en protégeant les personnes à faibles revenus.
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Source : Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)
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