PIEVA : L'APA et son président font de l'aveuglement volontaire
Saint-Léon-de-Standon, le 22 mars 2012 – Depuis des années, l’Association pour la protection des automobilistes (APA) et son président. M. Georges Iny, se cachent derrière des arguments fallacieux pour rejeter toute mesure de contrôle des émissions, estime André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA).
« Dans son éditorial du magazine Protégez-vous (avril 2012), M. Iny a poursuivi cette semaine sa campagne de désinformation au sujet du projet de loi 48 sur l’inspection environnementale des véhicules automobiles, en utilisant une fois de plus des chiffres erronés et en faisant valoir une position qui ne représente pas celle de l’ensemble des automobilistes du Québec », a déclaré André Bélisle.
Pour l’AQLPA, M. Iny fait preuve de malhonnêteté intellectuelle, d’autant plus qu’une bonne majorité d’automobilistes appuient le projet de loi 48, selon des enquêtes du CAA et de Léger Marketing.
Des pommes et des oranges
Le projet de loi 48 prévoit l’inspection environnementale obligatoire des véhicules de 8 ans et plus, à la revente. 38 pays, 40 états américains, ainsi que l’Ontario et la Colombie-Britannique, disposent d’un programme d’inspection du même type, mais beaucoup plus sévère que ce que prévoit le projet de loi québécois.
Manipulant les résultats du programme Drive Clean en Ontario, M. Iny affirme que seulement 5% des véhicules visés échoueront le test au Québec et que la presque totalité des véhicules de 8 ans et plus seraient « propres ». Ce chiffre est totalement erroné. Une simple visite sur le site Web du programme ontarien permet de constater que jusqu’à ce jour, le taux d’échec (incluant les certificats conditionnels à la réparation) a été en moyenne de 12%, à peu près le même qu’en Colombie-Britannique.
D’autre part, M. Iny omet de souligner qu’à la première année du programme en Ontario, le taux d’échec était de… 16,4% (en inspectant les véhicules dès leurs 3 ans d’âge) et de 27,5% en Colombie-Britannique, ce qui correspond à la situation au Québec, d’après les tests effectués selon les règles de l’art par l’AQLPA et ses partenaires en 2010 et 2011.
Il est donc ridicule de comparer les taux d'échec récents de juridictions qui appliquent un programme depuis plusieurs années à la situation au Québec où justement, l'absence de réglementation a conduit à une dégradation marquée du parc automobile.
D’autre part, rappelle l’AQLPA, il faut être aveugle pour ne pas constater les bénéfices environnementaux des programmes d’inspection mis en place à travers le monde, certains dès les années 70, comme en Californie. En Colombie-Britannique, selon les chiffres du gouvernement provincial, le programme Air Care a permis de réduire de 33% les émissions polluantes des véhicules légers depuis vingt ans. Du côté de l’Ontario les responsables évaluent la réduction à 35% pour l’année 2008.
Smog
Georges Iny trahit sa méconnaissance ou sa négligence face aux problèmes de qualité de l’air en affirmant que le smog lié à l’utilisation de l’automobile est « un problème intermittent limité principalement à l’agglomération urbaine de Montréal ». M. Iny devrait savoir que les alertes au smog se sont étendues depuis longtemps à l’Outaouais, à Québec et même jusqu’au Saguenay-Lac-Saint-Jean. À Montréal, la qualité de l’air est qualifiée de mauvaise ou très mauvaise près d’un jour sur 5. Nous sommes donc loin d’un problème intermittent. En ce moment même, le sud du Québec, l’Ontario et le Nord-est des États-Unis vivent justement un épisode de smog extraordinaire pour un mois de mars. Il est reconnu qu’avec le réchauffement planétaire, les épisodes de smog deviennent plus fréquents et sévères.
Technologie
Selon l’APA, le projet de loi ne devrait pas être adopté parce que la technologie utilisée pour les inspections n’est plus efficace et le deviendra de moins en moins dans les années à venir. « Encore là, M. Iny ne sait pas de quoi il parle ou il trompe sciemment les gens », ironise André Bélisle. « Au contraire, la technologie de surveillance actuelle a intégré le système informatique OBDII, présent dans les véhicules depuis 1996, ce qui rend les programmes d’inspection plus efficaces et facilite le diagnostic », ajoute le président de l’AQLPA.
Ainsi, le voyant Check Engine, qui traduit le plus souvent une défaillance du système anti-pollution, est simplement « éteint » par certains garagistes – à la demande des automobilistes -, sans régler le problème. Les véhicules de 8 ans et plus sont donc visés par le projet de loi 48 justement parce que c’est à partir de cet âge que le système informatique embarqué (OBDII) commence à être inefficace, s’il n’a pas été entretenu ou pire, s’il a été désactivé.
Cela fait plus de 10 ans que le président de l’APA monte aux barricades et colporte des faussetés chaque fois qu’il est question de mettre en place un programme d’inspection. Cette attitude est irresponsable et fait reculer le Québec, la dernière juridiction d’importance en Amérique du nord à ne pas avoir réglementé les émissions polluantes des véhicules légers, conclut L’AQLPA.
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Source :
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