Gaz de schiste : L’ÉES sous-estime fortement les émissions des GES
Saint-Léon-de-Standon, 28 février 2014. Le rapport du comité de l’évaluation environnementale stratégique (ÉES) sur le gaz de schiste a récemment été rendu public. Une des conclusions fortes de cette évaluation est que les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Québec augmenteraient de 23% en cas d’exploitation à grande échelle. Mais l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) souligne – et c’est une première – que les données sur lesquelles l’ÉES s’appuie pour faire cette estimation sont caduques depuis que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a révisé à la hausse le potentiel de réchauffement global (PRG) du méthane dans son dernier rapport 2013.
«Le potentiel de réchauffement du méthane est maintenant évalué 36 fois plus puissant que le dioxyde de carbone, alors que l’ÉES a fait ses calculs sur la base caduque d’un facteur 23. C’est une augmentation de 56%. Tous les calculs des émissions de GES de l’exploitation du gaz de schiste sont faux et doivent être refaits en tenant compte de ce nouveau paramètre» soutient Alain Brunel, directeur climat énergie de l’AQLPA.
«Selon nos calculs, la prise en compte de cette nouvelle valeur mènerait à une augmentation de 36% du bilan carbone du Québec en cas d’exploitation à grande échelle, soit plus d’un tiers, au lieu d’un quart selon l’ÉES», précise Alain Brunel.
L’AQLPA demande en conséquence au comité de l’ÉES de publier sans délai un rectificatif admettant cette omission et qu’il s’engage à refaire la partie de son évaluation environnementale stratégique sur les émissions des GES.
«Cette nouvelle donnée devrait également conduire à réviser à la hausse la contribution à l’effet de serre du gaz fossile conventionnel qui est massivement utilisé pour extraire le pétrole bitumineux et qui constitue un sous-produit brûlé en pure perte dans l’exploitation du pétrole de schiste. Le gaz fossile, conventionnel ou de schiste, n’est pas une énergie de transition vers les énergies renouvelables, mais un accélérateur trop méconnu des changements climatiques et un compétiteur déloyal des énergies vertes », conclut André Bélisle, président de l’AQLPA.
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