Le Québec devrait interdire la fracturation hydraulique sur l’ensemble de son territoire
Saint-Léon-de-Standon, 18 juin 2014 – L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) présentera aujourd’hui son mémoire à la Commission du Bureau d’audiences publiques sur les enjeux liés à l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste dans le shale d’Utica des basses-terres du Saint-Laurent, dont l’unique recommandation va comme suit :
Pour des raisons environnementales et de santé publique, le Québec devrait interdire la fracturation hydraulique sur l’ensemble de son territoire.
« Avec ce mémoire, nous souhaitons réitérer notre ferme opposition au développement de l’industrie du gaz de schiste au Québec. Depuis la publication du rapport de l’évaluation environnementale stratégique sur le gaz de schiste en février dernier, une foule de nouvelles données sont venues préciser à quel point cette industrie est dangereuse tant pour l’environnement que pour la santé des populations et c’est ce que nous voulons mettre en lumière. » a précisé Sophie-Anne Legendre, analyste à l’AQLPA.
Parmi les récentes mises à jour présentées dans le mémoire de l’AQLPA notons la révision du potentiel de réchauffement planétaire (PRP) du méthane par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), passé de 25 (chiffre de référence scientifique précédent) à 36 fois celui du CO2 sur un horizon de 100 ans, et de 75 à 87 fois sur un horizon de 20 ans. Selon Alain Brunel, directeur climat-énergie de l'AQLPA, «le gaz naturel n'est pas une énergie aussi propre qu'on le pense au regard des effets fortement sous-estimés du méthane sur le climat. Il faut absolument utiliser les nouvelles valeurs du potentiel de réchauffement et avoir des données fiables sur les émissions fugitives de méthane de l'industrie gazière et pétrolière pour avoir une idée juste de la contribution du secteur aux émissions de gaz à effet de serre (GES) québécoises et canadiennes. Les inventaires québécois et canadien actuels des émissions de GES liées au méthane sont inexacts. Ils sont encore basés sur un potentiel de réchauffement planétaire du méthane de 21 fois celui du CO2, valeur qui date de 1995 et qui n’a jamais été mise à jour depuis. C’est une différence énorme de 71% avec la valeur actuelle sur 100 ans et une valeur quatre fois inférieure au nouveau potentiel de réchauffement sur un horizon de 20 ans. »
« Encore une fois l’AQLPA revient à la charge pour remettre les cadrans à l’heure, l’évaluation environnementale stratégique n’est pas à jour et sous estime significativement les risques liés au gaz de schiste et à la fracturation hydraulique. Il est de plus en plus clair que cette aventure comporte trop de dangers à court, moyen et long termes pour être acceptable au Québec et encore plus dans la vallée du St-Laurent qui n’a rien d’un laboratoire et ses habitants n’ont rien de cobayes» de préciser André Bélisle.
« Promouvoir la consommation d’hydrocarbures locaux, quels qu’ils soient, sans égard au fait qu’ils participent à dégoupiller une bombe climatique relève d’une irresponsabilité que nous n’avons plus le luxe de nous permettre. Ceci-dit, bien que nous ayons mis l’emphase dans notre mémoire sur les GES et la qualité de l’air, évaluer la filière schisteuse sur ces seules bases, est un piège qu’il faut éviter puisque les impacts de cette industrie en général et de la technique de fracturation hydraulique en particulier touchent aussi la qualité de l’eau, des sols, la santé humaine, et la qualité de vie. Absolument rien ne justifie d’aller de l’avant avec cette industrie et son programme d’empoisonnement du monde » de conclure Sophie-Anne Legendre.
Le mémoire « Le développement de la filière du gaz de schiste au Québec : c’est non » est disponible sur le site web de l’AQLPA :
http://www.aqlpa.com/sites/ass-010-aqlpa/files/publications-aqlpa/memoireaqlpasurgazdeschiste_bapejuin2014.pdf
COMPLÉMENT : L’AQLPA a dévoilé hier un important rapport sur le du pétrole de schiste. Plusieurs éléments du mémoire sur le gaz de schiste sont puisés dans ce rapport qui présente une mise à jour des connaissances sur la fracturation hydraulique :
http://www.aqlpa.com/sites/ass-010-aqlpa/files/publications-aqlpa/petroledeschiste_rapportaqlpa_juin2014.pdf
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Source : Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)
Louise Lévesque, directrice des communications
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Sophie-Anne Legendre, analyste et adjointe aux communications stratégiques, AQLPA
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