Les émissions totales de GES liées à Énergie Est sur 40 ans: l’équivalent de plus de 1,3 milliard d’autos
Saint-Léon-de-Standon, 17 mars 2015. Dans une étude inédite, le directeur climat énergie de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), Alain Brunel, a évalué les émissions totales de gaz à effet de serre (GES) associées aux projets de nouveaux oléoducs et d’expansion d’anciens pipelines qui sont en cours actuellement au Canada. Émissions totales, c’est-à-dire tenant compte en amont de l’extraction et, en aval, du raffinage et de la combustion du pétrole et ce, sur une durée d’opération prévue des infrastructures de 40 ans. [1]
« Les chiffres sont astronomiques. Uniquement pour l’oléoduc Énergie Est, on parle d’émissions équivalant à 64 fois les émissions du Québec de 2011 ou à celles de 1 milliard 300 millions de voitures sur un an, soit 30% de plus que l’actuel parc mondial d’autos. Pour l’ensemble des projets canadiens, c’est l’équivalent de 25 fois les émissions canadiennes de 2011 ou celles de 4,3 milliards d’automobiles/an qui seraient mis en circulation d’ici 40 ans. Cela montre clairement qu’il est impossible de continuer à développer les sables bitumineux à la hauteur de ce que les pétrolières - et certains gouvernements - attendent et à la fois de réduire les gaz à effet de serre à la hauteur de ce que la science commande si l’on veut éviter un emballement climatique», a souligné Alain Brunel.
Voici quelques faits saillants de cette analyse :
- Les émissions amont uniquement de l’oléoduc Énergie Est (EE) sur 40 ans dépasseraient le milliard de tonnes de dioxyde de carbone équivalent (eq CO2) soit 13 fois les émissions totales du Québec de 2011 (81 millions de tonnes). La ligne 9B ajouterait 3 années d’émissions à ce chiffre.
- Les émissions totales amont et aval du pipeline EE sur 40 ans dépasseraient les 5,2 milliards de tonnes équivalent CO2, (GteqCO2) soit 64 fois les émissions du Québec de 2011 ou l’équivalent de plus 1,3 milliard d’automobiles (30% de plus que le parc mondial d’automobiles).
- Sur 40 ans, les émissions uniquement amont de l’ensemble des projets donneraient 3,5 milliards de tonne de CO2 de plus, soit cinq fois les émissions canadiennes de 2011 (701 mt).
- Les émissions amont et aval de l’ensemble de ces projets s’élèveraient à près de 17,5 Gt eq CO2, et ajouteraient dans l’atmosphère l’équivalent de 25 années d’émissions canadiennes de 2011 ou l’équivalent des gaz à effet de serre de 4,3 milliards de voitures sur les routes, plus de 4 fois le parc mondial d’automobiles….
Ces données ont été comparées avec le budget carbone limité qui nous est imparti si l’on veut limiter le réchauffement planétaire moyen à 2 degrés Celsius au cours du siècle. Là encore c’est majeur.
- Les projets de nouveaux pipelines et d’expansion d’anciens oléoducs qui sont en cours au Canada retrancheraient de 16 à 17,5Gt à un budget carbone de 163 GtCO2 de nouvelles émissions admissibles, soit de 10 à 11% du budget total autorisé de nouvelles émissions pour le XXIe siècle. C’est énorme pour une population canadienne qui représente 0,5% de la population mondiale.
« Nous comprenons mieux pourquoi l’Office national de l’énergie refuse de traiter la question des émissions de gaz à effet de serre. L’instance supposée faire les évaluations environnementales des projets pipeliniers au Canada ne peut aborder un sujet environnemental si chaud, si brûlant, qu’il carboniserait littéralement les projets d’exploitation des sables bitumineux et les moyens de transport permettant d’en augmenter la production… » ajoute Alain Brunel.
Les résultats de cette analyse confortent l’importance de s’opposer au passage des oléoducs sur le territoire québécois. L’AQLPA invite toutes les québécoises et tous les québécois à participer à la Marche Action Climat à Québec le 11 avril 2015 pour lancer un message clair à nos élus : OUI à la protection du climat, NON à TransCanada et au pétrole issu des sables bitumineux et POUR les renouvelables!
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Source
Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)
Louise Lévesque, directrice des communications
T 418-642-1322 poste 294 / C 418-264-5575 / louise.levesque@aqlpa.com
[1] L’estimation est extrapolée à partir des données de l’étude de l’Institut Pembina de Calgary : Flanagan Erin & Demerse Claire, Climate Implications of the Proposed Energy East Pipeline, A Preliminary Assessment, Pembina Institute, February 2014. Les données de Pembina ont été recueillies à l’aide du modèle GHGenious utilisé par Ressources Naturelles Canada. L’estimation des émissions amont qui en résulte est conservatrice lorsque comparée aux données du département d’État des États-Unis relatives au pipeline Keystone XL