Budget Leitao
Montréal – 6 juin 2014 – À la suite du dépôt du premier budget du ministre des Finances, Carlos Leitao, La Fondation David Suzuki, Greenpeace, WWF-Canada, l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et Nature Québec s’inquiètent de l’absence de mesures structurantes pour la lutte aux changements climatiques et d’une accélération des mesures de soutien à l’industrie des hydrocarbures en sol québécois. Pour les groupes, le budget Leitao confirme une approche à deux vitesses : rapide pour le dossier des hydrocarbures et lente pour la mise en place de mesures de soutien à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et la réduction de la dépendance au pétrole.
Les groupes s’inquiètent particulièrement du manque de transparence dans l’utilisation des quelque 250 millions $ de revenus de la redevance sur les hydrocarbures et du marché du carbone qui seront versés au Fonds vert cette année. « Le Fonds vert est un levier important pour soutenir des mesures qui permettront de réduire les émissions de GES de 20 % d’ici 2020 par rapport au niveau de 1990 » a affirmé Patrick Bonin de Greenpeace. « Il doit être géré avec plus de transparence et de meilleures mesures de reddition de comptes. Deux tiers de ce fonds doivent être consacrés au soutien des transports collectifs. À cet égard, le budget est silencieux » a-t-il conclu.
Pour les groupes, les investissements en transport collectif sont insuffisants pour soutenir un virage nécessaire dans le secteur des transports. Bien que le budget maintienne un ratio de 70 %/30 % respectivement pour le transport routier et les transports collectifs, ainsi que le transfert d’un milliard $ du transport routier vers le transport collectif annoncé par le précédent gouvernement, il ne prévoit aucune nouvelle somme pour les transports collectifs d’ici 2024. Selon Karel Mayrand de la Fondation David Suzuki : « Le budget Leitao gèle pour dix ans les investissements dans les transports collectifs alors même que les besoins à court terme sont criants, ne serait-ce que pour maintenir le niveau de service existant ».
Pour André Bélisle de l’AQLPA : « Le Québec consacre déjà 7 % de son PIB aux importations de véhicules et de pétrole, ce qui creuse son déficit commercial de 26 milliards. Le ministre des Finances doit se préoccuper de cette fuite de capitaux et soutenir un important virage en efficacité énergétique dans nos transports incluant l’électrification ».
Les groupes se préoccupent par ailleurs de l’annonce de la création d’un fonds d’un milliard $ sur le développement minier et les hydrocarbures alors que les alternatives vertes restent sous-financées. « Alors qu’il était dans l’opposition, Philippe Couillard refusait d’engager des fonds publics dans la loto-pétrole. Dans le contexte actuel d’austérité budgétaire, il est difficilement justifiable d’engager de telles sommes pour une activité aussi risquée », a mentionné Christian Simard de Nature Québec.
Finalement, les groupes souhaitent rappeler que la lutte aux changements climatiques est le défi le plus important de notre génération et que les rapports du GIEC et les travaux de plusieurs agences internationales soulignent l’importance d’agir rapidement pour éviter un dérèglement dangereux et irréversible du climat mondial. « Nous attendons un signal clair du nouveau gouvernement sur sa volonté d’agir rapidement pour mettre en place des mesures ambitieuses pour réduire les émissions de GES et notre consommation de pétrole », a affirmé Marie-Claude Lemieux de WWF-Canada. « Le gouvernement pourra compter sur notre appui pour agir en ce sens », a-t-elle conclu.
- 30 -
Source :
André Bélisle, AQLPA, 418-209-8756
Karel Mayrand, La Fondation David Suzuki, 514-998-5458
Marie-Claude Lemieux, WWF-Canada, 514-260-6233
Patrick Bonin, Greenpeace Canada, 514-594-1221
Christian Simard, Nature Québec, 418-928-1150