L’origine du mot smog découle des termes anglais « smoke » et « fog ». Le smog est un nuage brun-jaune qui se crée lorsque certaines conditions sont réunies : présence des polluants précurseurs et conditions météo favorables.
La principale source de contaminants de l’air au Québec est clairement identifiée : les transports. Ce secteur est responsable de 62% des émissions de contaminants au Québec contre 25% pour les sources industrielles et 11% pour la combustion non industrielle (source : MDDELCC). Le parc de véhicules légers et le camionnage sont les principales sources de pollution du secteur des transports.
L’essence utilisée dans les véhicules automobiles émet principalement des oxydes d’azote (NOx) et des composés organiques volatils (COV). De plus, la combustion du diesel utilisé par le camionnage et les équipements lourds représente une source importante de particules fines. Ces trois contaminants sont extrêmement nocifs et, dans certaines circonstances, sous l’effet des rayons solaires, ils se transforment en ozone troposphérique (O3) puis en smog, tous deux causant d’importants dommages chez les humains et à l’environnement en général. Les émissions nocives provenant des transports sont envenimées par les émissions de particules fines (PM2,5) causées par le chauffage au bois avec des appareils désuets, par des activités industrielles notamment dans le domaine portuaire et par la circulation automobile soulevant la poussière d'abrasifs.
La position de l’AQLPA
Transports
L’AQLPA milite en faveur de mesures et politiques visant à réduire les émissions polluantes dans le secteur des transports :
- Augmentation importante de l’offre en transports collectifs.
- Électrification des transports collectifs.
- Programme d’inspection et d’entretien des véhicules automobiles (PIEVA).
- Programme Bonus-malus visant la réduction de la cylindrée des véhicules.
- Soutien et encouragement envers l’utilisation de véhicules hybrides et électriques.
- Soutien et encouragement envers les transports actifs.
- Soutien et encouragement envers le covoiturage et l’autopartage.
- Développement urbain réfléchi en vue de limiter les déplacements.
- Soutien et encouragement de l’utilisation du biométhane dans l’industrie du camionnage et la machinerie lourde.
- Remplacement graduel mais rapide de l’utilisation du diésel.
Par ses programmes et projets tels Faites de l’air! et l’Automobiliste astucieux, l’AQLPA contribue à la réduction des émissions liées à nos habitudes de transport.
Chauffage au bois
L’utilisation d’appareils de chauffage au bois désuets contribue à la formation de smog hivernal, problème récurrent dans nos villes et campagnes. Ces vieux appareils génèrent 44,1% des particules fines émises au Québec (source : MDDELCC). Avec son programme Changez d’air!, l’AQLPA et ses partenaires proposent des incitatifs pour le remplacement des vieux appareils de chauffage au bois afin d’améliorer la qualité de l’air au Québec.
Énergie
L’AQLPA s’oppose aux projets industriels qui auraient un impact négatif sur la qualité de l’air. Ainsi, l’industrie du gaz de schiste, ou encore le raffinage du pétrole lourd de l’Ouest, ou l’utilisation du coke de pétrole (petcoke) comme combustible par les cimenteries sont inacceptables car ces activités augmentent les émissions de polluants atmosphériques et contribuent à la formation de smog.
La réduction de notre dépendance aux combustibles fossiles aura un impact direct sur la qualité de l’air. L’avenir sain de nos sociétés se retrouve dans le développement d’une économie décarbonisée. Ainsi, l’AQLPA milite pour le développement des énergies vertes et renouvelables telles que l’éolien, le solaire et le biométhane.
Une question de santé publique
Le smog est un sérieux problème environnemental avec un impact direct sur la santé humaine. The Journal of the American Association a publié en février 2012 une analyse qui faisait un lien direct entre la présence de polluants dans l’air et l’augmentation du risque à court terme d’un incident cardiaque. Le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), une agence spécialisée de l’organisation mondiale de la Santé (OMS), a annoncé en octobre 2013 qu’il classait désormais la pollution de l’air extérieure comme cancérogène.
Ici au Québec, le Dr François Reeves, cardiologue, professeur agrégé de médecine de l'Université de Montréal, sensibilise la population et les instances gouvernementales sur les effets de la pollution atmosphérique et le phénomène du smog sur la santé humaine et introduit les concepts de cardiologie environnemental dans son livre intitulé Planète Cœur, Santé cardiaque et environnement (Multimondes et Éditions du CHU Sainte-Justine, 2011). Il a répertorié nombreuses études démontrant les liens directs entre la pollution atmosphérique et l’augmentation des cas d’hospitalisation et de décès liés aux maladies cardiovasculaires.
L’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) évalue que la pollution atmosphérique est la cause d’environ 2 000 décès prématurés chaque année, pour la moitié de la population du Québec. À ces mortalités, on doit ajouter des milliers d’admissions à l’hôpital, des dizaines de milliers de visites aux urgences, des centaines de milliers de visites chez le médecin et, enfin, plus de 5 millions de maladies mineures. Mêmes à faibles niveaux, l’exposition continue à certains contaminants a des conséquences à long terme sur le corps humain que l’on commence à peine à comprendre.
Au Québec
Les épisodes de smog demeurent un problème récurrent dans plusieurs régions du Québec. En 2012, les régions de la Montérégie, de Montréal, de Lanaudière, de Chaudière-Appalaches, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Bas-Saint-Laurent ont toutes connu une diminution du nombre de jours de mauvaise qualité de l’air en comparaison avec 2011. Une augmentation du nombre de jours de mauvaise qualité de l’air a été observée dans les autres régions. Globalement, le nombre moyen de jours de mauvaise qualité de l’air sur le territoire québécois a légèrement augmenté, passant de 19 en 2011 à 20,4 en 2012.
Le nombre de jours et d’épisodes de smog varie sensiblement selon la région considérée. Dans certaines régions, les fréquences ont varié en 2012 de 2 jours de smog (sur 2 épisodes) en Abitibi-Témiscamingue à 19 jours (sur 11 épisodes) dans la région de Montréal. Globalement, si on compare les données obtenues en 2012 à celles des années antérieures, on constate que le nombre moyen d’épisodes et de jours de smog (respectivement 4,3 épisodes et 6,5 jours de smog) a connu une faible hausse par rapport à 2011. Cette variation peut être attribuée aux conditions météorologiques qui influencent la dispersion des polluants dans l’atmosphère.
Source : MDDELCC
Ailleurs dans le monde
Les taux inquiétants de smog en Chine
La Chine a connu des épisodes dévastateurs de mauvaise qualité de l’air dans les dernières années. Le bilan s’est soldé par un nombre élevé de décès humains, soit environ 750 000 par an selon la Banque mondiale.
Des centaines de milliers de décès prématurés en Europe
L’Union européenne (UE) traîne des statistiques peu reluisantes en matière de polluants atmosphériques. Ce ne sont pas moins de 370 000 personnes qui meurent prématurément tous les ans en raison de la mauvaise qualité de l’air. Cela démontre l’ampleur du défi qui attend les dirigeants, entreprises et citoyens européens pour assainir la qualité de l’air et atténuer les conséquences néfastes sur la population.
Information supplémentaire (pages suivantes)
COMMUNIQUÉS, ARTICLES ET PUBLICATIONS DE L’AQLPA
- Communiqués et articles de l’AQLPA portant sur le smog
- Publications de l’AQLPA portants sur la qualité de l'air
Liens pertinents
- Qualité de l’air à Montréal – bilan environnemental 2012
- Info-Smog – MDDELCC
- Info-Smog – Environnement Canada
- Info-Smog – Portail Santé Montréal
- Info-Smog – Ville de Montréal
- Mon climat, ma santé – Institut national de santé publique
- Indice de la qualité de l’air (IQA) – MDDELCC
- Directives sur la qualité de l’air – Organisation mondiale de la santé
- Pollution & qualité de l'air - L'Association pulmonaire
- Évaluation scientifique canadienne du smog - Environnement Canada
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