Journée de l’air pur - Le Québec doit bouger
Montréal, le 2 juin 2010 - Le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement (RNCREQ) et l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) unissent leur voix pour saluer la Journée de l’air pur. Ils saisissent l’occasion pour dresser quelques constats et proposer des pistes de solutions pour améliorer la qualité de l’air au Québec.
Santé et environnement
Pour André Bélisle, président de l’AQLPA, « malgré certaines améliorations au cours des dernières années, la qualité de l’air reste un enjeu prioritaire pour le Québec. Les gouvernements, les entreprises et les individus doivent s’y attaquer sans tarder. » En effet, selon une évaluation modérée, la mauvaise qualité de l’air cause près de 2 000 décès prématurés et entraine des coûts de santé variant de deux à neuf milliards de dollars par année au Québec. Les organismes environnementaux s’inquiètent également du fait que le sud du Québec et les régions agricoles figurent parmi les régions canadiennes recevant le plus de dépôts atmosphériques d’oxydes d’azote (NOx) et d’ammoniac (NH3), des polluants responsables de l’acidification et de la dégradation accélérée de la qualité de l’eau des lacs et rivières. Ceci est sans compter les dépôts de sulfates (SO2) qui sont aussi responsables de l’acidification.
Des solutions pour le Québec
Les organismes reconnaissent que le gouvernement du Québec a récemment mis en place certaines mesures intéressantes : règlement sur le chauffage au bois, règlement sur les émissions de GES des véhicules légers, règlement sur les normes environnementales applicables aux véhicules lourds. Pour Philippe Bourke, directeur général du RNCREQ, « les gouvernements, à tous les échelons, incluant la sphère municipale, doivent contribuer à mettre en place ce genre de mesures qui permettent d’améliorer la qualité de l’air ».
Les groupes rappellent toutefois que le Québec est un des rares territoires en Amérique du Nord à ne pas posséder de Programme d’inspection et d’entretien des véhicules automobiles (PIEVA) et que, par conséquent, le parc automobile québécois est parmi les plus polluants. Ces derniers enjoignent également le gouvernement de terminer sa révision du Règlement sur la qualité de l'atmosphère amorcée en 2005. Ce règlement-cadre, qui touche à tous les secteurs d’activités industrielles, commerciales ou institutionnelles, permettrait pourtant la réduction et le contrôle de contaminants qui peuvent être à l’origine de problèmes locaux de qualité de l’air, du smog, des précipitations acides ou qui peuvent être toxiques.
Les organismes invitent la population à consulter le site Internet de la Journée de l’air pur www.journeedelairpur.com pour connaître une multitude de trucs pour améliorer la qualité de l’air. On y trouve notamment le programme Faites de l’air! de l’AQLPA, qui est en vigueur partout au Québec et qui permet aux propriétaires de vieux véhicules polluants (1995 et plus âgés) de les recycler en échange de récompenses (15 mois de transport en commun, rabais sur des vélos, 300 $, etc.).
Conclusion
Rappelons que se tiendront à l’automne des consultations à travers toutes les régions du Québec sur la réduction de la dépendance au pétrole. Ce projet, mené en partenariat par plusieurs organisations préoccupées par l’enjeu énergétique, permettra certainement de susciter l’adoption de politiques publiques qui favoriseront une meilleure qualité de l’air. Les informations sur le projet, intitulé les Rendez-vous de l’énergie, sont diffusées au www.rdvenergie.qc.ca.
Sources :
André Bélisle, AQLPA, 418 386-6992
Philippe Bourke, RNCREQ, 514 861-7022
- Estimation des impacts sanitaires de la pollution atmosphérique au Québec : Essai d’utilisation du « Air Quality Benefits Assessment Tool (AQBAT), Direction des risques biologiques, environnementaux et occupationnels (INSPQ), Décembre 2007. p. 16. http://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/817_ImpactsSanitairesPollutionAtmos.pdf
- No Breathing Room. National Illness Costs of Air Pollution. Association médicale canadienne. Août 2008. http://www.cma.ca/multimedia/CMA/Content_Images/Inside_cma/Office_Public_Health/ICAP/CMA_ICAP_sum_e.pdf.
- Estimation des impacts sanitaires de la pollution atmosphérique au Québec : Essai d’utilisation du “Air Quality Benefits Assessment Tool (AQBAT), Direction des risques biologiques, environnementaux et occupationnels (INSPQ), Décembre 2007. p. 20. http://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/817_ImpactsSanitairesPollutionAtmos.pdf