Journée de l’air pur: Redoublons d’efforts pour la qualité de l'air
St-Léon-de-Standon, 8 juin 2011- L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) profite de la Journée de l’air pur pour souligner que la qualité de l’air au Québec est toujours un enjeu majeur et que les maigres gains des dernières années sont fragiles. Avec l’accélération des changements climatiques, la qualité de l'air est, et doit rester au coeur de nos préoccupations et décisions collectives en matière de transport et d’énergie. La bonne nouvelle, c’est que comme elle est directement liée à nos choix et modes de vie, nous pouvons travailler concrètement à son amélioration pour le plus grand bien de la santé collective.
État de la qualité de l’air
Pour le Québec, l’enjeu principal en matière de qualité de l’air demeure la réduction des particules fines (PM2,5) et des précurseurs d’ozone au sol (O3): les NOX, SO2 et les COV. Les particules fines sont émises par le chauffage au bois, la circulation automobile, l'industrie et par les fours à bois utilisés dans certains restaurants. Bien que les particules fines soient en diminution sur l’île de Montréal, la moyenne annuelle de leur concentration ambiante surpasse le standard pan-canadien de qualité de l’air. Irritantes même à très faibles doses, les scientifiques estiment d’ailleurs que les particules fines et l’ozone ne devraient pas être normées et que l’ont devrait plutôt essayer de les éviter complètement.
Montréal – Seulement 1 journée sur 5 avec de l’air de «bonne» qualité
La semaine dernière, le Bilan 2010 du Réseau de surveillance de la qualité de l’air de Montréal(1) était rendu public. À sa lecture, on constate que Montréal doit s’attaquer plus sérieusement aux particules fines (PM) et à l’ozone au sol (O3). «62 journées de mauvaise qualité de l’air dont 24 de smog, ça représente un problème sérieux» juge André Bélisle, président de l’AQLPA. Cela sans compter que pour l’île de Montréal, c'est moins d'une journée sur 5 (moins de 20%) où l'air est considérée comme "bonne", les autres étant considérées comme "acceptables" ou "mauvaise"(2). La ville de Montréal et la Communauté métropolitaine de Montréal doivent continuer à encourager les programmes comme "Faites de l'air!", le transfert modal et, sans plus tarder, soutenir la mise en place d’un programme d’inspection obligatoire des émissions des véhicules, tel que le gouvernement de Jean Charest l’a tout récemment proposé pour l’ensemble du Québec. Montréal devrait aussi agir en leader pour entraîner les municipalités environnantes à suivre l’exemple en termes de réglementation du chauffage au bois, compte tenu des vents qui entraînent les particules loin d’où elles sont émises.
L’ozone au sol doit aussi faire l’objet de réductions. «La Ville doit exiger que des projets comme celui de l’échangeur Turcot soient faits dans une perspective visionnaire, permettant d’améliorer la qualité de l’air et réduire les émissions de GES. Or ce n’est pas le cas en ce moment », s’inquiète Patrick Bonin, coordonnateur Énergie-Climat à l’AQLPA. Récemment, l’Union of Concerned Scientists publiait un rapport(3) précisant que les changements climatiques pourraient augmenter significativement la présence d’ozone au sol, menaçant ainsi la santé publique et l’économie. Selon ce rapport, l’ozone au sol pourrait coûter plus de 5 milliards de $ aux Américains en 2020.
Mauvaise qualité de l’air et santé
Publiée le mois dernier dans Health Affairs(4), une étude effectuée par des chercheurs de l’Université du Michigan démontrait que l’emplacement de l’école influence à la fois la santé et les performances scolaires des enfants. En effet, ceux qui fréquentent une école située près de zones industrielles présentent un haut niveau d’échec scolaire. Pour les chercheurs, il est essentiel que des règlements encadrent le choix des sites où sont construites de nouvelles écoles et que des mesures d’atténuation de la pollution de l’air soient mises en œuvre autour des écoles existantes. Au Québec, rappelons que l'INSPQ évaluait en 2008, que de 1500 à 1900 décès prématurés étaient causés par la mauvaise qualité de l'air(5) et que les coûts économiques liés à la mauvaise qualité de l'air étaient évalués à 2 milliards $(6).
Gaz de schiste et dégradation de la qualité de l’air
Le Rapport du BAPE sur le développement durable de l’industrie des gaz de schiste soulève de nombreuses questions sur les impacts de cette industrie sur la qualité de l’air dans la Vallée du Saint-Laurent. Au cours de son cycle de vie, elle est responsable de l’émission d’importantes quantités de polluants atmosphériques, dont de méthane, un puissant gaz à effet de serre. À tous les stades de l’exploration et de l’exploitation, la qualité de l’air est dégradée: par la machinerie, le camionnage, les puits et les bassins de rétention. Outre les enjeux pour la qualité de l’air, une foule de raisons justifient l’opposition massive des citoyens et des groupes à l’industrie du gaz de schiste au Québec.
Appel à la mobilisation le 18 juin
L’impact potentiel des gaz de schistes amène l’AQLPA à se joindre à une multitude d’organismes et de citoyens pour une importante manifestation le samedi 18 juin à 14h00 devant l’édifice d’Hydro-Québec. L’AQLPA invite toute la population à y être! Il faut ensemble exiger l'interdiction immédiate de toute nouvelle opération de fracturation au Québec; la mise en place d’un processus rigoureux, public et transparent d’évaluation; et la modification du comité chargé de l'évaluation environnementale stratégique pour y inclure des représentants des groupes citoyens et environnementaux.
Pour obtenir les détails sur la manifestation du 18 juin, en ligne : http://manif18juin.blogspot.com/ ou sur Facebook.
À propos de l’AQLPA et de son programme Faites de l’air!
Fondée en 1982, l’AQLPA a pour mission de contribuer à la protection de l'air et de l'atmosphère, à la fois pour la santé des humains et des écosystèmes, par le biais de la sensibilisation, de l’éducation et d’actions cohérentes. Lancé en 2003, son programme de recyclage des vieux véhicules Faites de l’air! vise désormais les véhicules de 1997 et plus anciens et offre aux propriétaires qui s’en départissent jusqu’à 12 mois consécutifs de titres de transport en commun et d’autres récompenses. L’usure et la technologie des systèmes anti-pollution des vieux véhicules en font de gros émetteurs de polluants atmosphériques. Les retirer de la route contribue à améliorer la qualité de l’air et à la lutte aux changements climatiques. Pour plus de renseignements, visitez le www.faitesdelair.org/
Renseignements :
André Bélisle, Président – AQLPA / 418-386-6992
Patrick Bonin, Coordonnateur Énergie-Climat – AQLPA / 514-594-1221 – pbonin@aqlpa.com