L'AQLPA réagit aux priorités du PQ en matière d'énergie
Saint-Léon-de-Standon, le 3 avril 2012 - À la suite de la publication d’un article[1] sur les priorités du Parti Québécois en matière d’énergie, l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) accueille favorablement les orientations proposées mais exprime une importante réserve si l’intention du PQ est d’exploiter le pétrole au Québec sans de véritables évaluations ni débat de société sur cette question. Selon Patrick Bonin, directeur climat-énergie, «le PQ propose une vision très sensée en matière d’énergie sauf qu’il fait fausse route s’il souhaite produire du pétrole avant même de connaitre les potentiels impacts environnementaux de cette nouvelle production». Par contre, le PQ s’en va définitivement dans la bonne direction lorsqu'il mentionne que sa priorité absolue est l'économie d'énergie et qu’il entend s'attaquer radicalement à la consommation de pétrole au Québec par un virage important au profit du transport en commun et de l'électrification des transports.
Pour sa part, André Bélisle, président de l’AQLPA, déclare qu’«à plusieurs égards le PQ revient à ce qu’étaient les conclusions du Débat public sur l’énergie qui a fait consensus au milieu des années ‘90 et qui est plus que jamais pertinent. Effectuer une véritable planification intégrée des ressources est une approche incontournable et nous saluons cette proposition du PQ». Selon l’AQLPA, le démantèlement de Gentilly-2 et le moratoire complet sur l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste sont également des éléments importants qui sont complémentaires à la proposition de développer l’éolien par Hydro-Québec, à condition que cela se fasse en collaboration avec les communautés locales. L’AQLPA reconnait également l’importance de revoir les mandats de la Régie de l'énergie et du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement de manière à augmenter leur transparence.
Développement précipité du pétrole au Québec
L’AQLPA tient à souligner que les évaluations environnementales de l’exploitation du pétrole au Québec sont loin d'être complétées alors que les risques sont nombreux, en particulier pour Old Harry tout près des Îles-de-la-Madeleine. Pour leur part, l’Île d'Anticosti et la Gaspésie pourraient contenir du pétrole de schiste non conventionnel en bonne partie et qui pourrait exiger une technique de fracturation potentiellement très dommageable pour l’environnement et grandement émettrice de gaz à effet de serre. Quant, à la Gaspésie, elle n'est également pas à l'abri des déversements qui viennent inévitablement avec l'exploitation. Aussi, la production de pétrole au Québec augmenterait encore l'offre de pétrole sur le marché mondial, ce qui contribuerait à maintenir et augmenter la demande tout en faisant compétition au développement d’alternatives moins polluantes.
L'arrivée d'une nouvelle industrie d'exploration et d’exploitation pétrolière au Québec menacerait également l’atteinte des objectifs de réduction de GES du Québec pour 2020 ce qui nuirait aux efforts mondiaux de réduction de GES. Produire de la richesse en détruisant l'environnement et payer pour tenter de réparer les dégâts n'est clairement pas une bonne idée. La Norvège a commencé à produire en 1971, le Québec se réveille un peu tard alors que l'urgence d'agir commande une réduction de consommation de pétrole.
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Source :
Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique
Louise Lévesque, directrice des communications
T 418-642-1322 poste 294 / C 418-264-5575 / louise.levesque@aqlpa.com
Contacts :
André Bélisle, président AQLPA
T 418-642-1322 poste 223 / C 418-386-6992 / andre.belisle@aqlpa.com
Patrick Bonin, directeur climat-énergie AQLPA
T 450-818-1850 / C 514-594-1221 / pbonin@aqlpa.com
[1] http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/346575/petrole-marois-veut-50-des-benefices-pour-l-etat