L’opposition aux projets d’oléoducs de sables bitumineux se manifeste et s’intensifie au Québec
Montréal, le 11 avril 2014 – Une dizaine d’organisations autochtones, citoyennes, environnementales, étudiantes et sociales ont aujourd’hui accueilli Greg Rickford, ministre des Ressources naturelles du Canada, lors de son passage à Montréal. Les organisations ont orchestré une manifestation en faveur des énergies vertes et contre les énergies sales qui s’est déroulée devant le centre de conférence où M. Rickford venait promouvoir l’expansion de la production de pétrole des sables bitumineux et les projets d’oléoducs qui l’accompagnent. Les organisations présentes ont tenu à montrer que la mobilisation et l’opposition s’organisent au Québec face ces projets destructeurs.
Selon Patrick Bonin de Greenpeace, « l'oléoduc Énergie Est deviendrait le plus gros pipeline de pétrole de sables bitumineux au monde et une menace pour l’environnement, les communautés locales et le climat mondial. Si nous laissons passer ce projet, nous serons complices de l’expansion des sables bitumineux et le Québec perdra toute crédibilité en matière de lutte aux changements climatiques».
« Le projet Énergie Est pourrait affecter plus de 155 communautés des Premières Nations, depuis l’Alberta jusqu’au Nouveau-Brunswick. Nombre de ces communautés s’opposent à ce projet de même qu’au projet d’Enbridge et sont inquiètes des risques de déversements sur leurs territoires et des impacts sur leurs pratiques traditionnelles. Or les gouvernements fédéral et provincial ont l'obligation constitutionnelle de les consulter, ce qui est loin d'avoir été fait» a déclaré Viviane Michel, présidente de Femmes autochtones du Québec.
« Les projets d’oléoducs au Québec doivent être soumis à une évaluation environnementale rigoureuse qui doit inclure l’impact en matière d’émissions des gaz à effet de serre (GES) et ce, en tenant compte du cycle complet des produits qu’ils transporteraient » a ajouté Alain Brunel, directeur climat-énergie à l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA).
« L’essentiel des 1,1 million de barils de brut transportés chaque jour par l’oléoduc Énergie Est serait exporté non raffiné. Québec n’a rien à gagner dans ce projet et les communautés devront vivre avec les risques pendant 50 ans » déclare Justin Arcand, co-porte-parole de l’ASSÉ. « Le projet Énergie Est menacera l’approvisionnement en eau de millions de Canadiens puisqu’il traversera 5 provinces et plus de 300 lacs et cours d’eau, incluant la Rivière des Outaouais, le Fleuve Saint-Laurent et la Baie de Fundy » a ajouté Martine Chatelain, présidente de la Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau, Eau Secours!
Pour Mikael Rioux, qui marchera de Cacouna à Kanesatake afin de dénoncer les projets d’oléoducs, « il faut également mettre en lumière tous les dommages collatéraux reliés à ce type de projet. Le projet de port pétrolier de TransCanada à Cacouna, représente un risque majeur pour la survie des bélugas du St-Laurent déjà grandement fragilisée. C’est en effet précisément dans ce secteur que les femelles viennent mettre bas et que les jeunes bélugas y passent les premières semaines de leur vie, en compagnie de leur mère. »
Les organisations ont tenu à rappeler que le Parti Libéral du Québec a affirmé qu’il entend jouer un rôle de leader nord-américain dans la lutte aux changements climatiques et la réduction émissions de GES. Elles rappellent que selon l’Institut Pembina l’oléoduc Énergie Est dégagerait autant de GES que 7 millions de véhicules. L’oléoduc dégagerait en effet l’équivalent de 32 millions de tonnes (Mt) de dioxyde de carbone par année soit plus que le total des émissions du secteur du transport routier au Québec en 2010 (27.4Mt).
Les organisations ont aussi profité de la manifestation pour annoncer qu’une deuxième journée nationale d’action sur le climat aura lieu le 10 mai prochain, date de départ de la Marche des Peuples pour la Terre Mère qui se déroulera sur 34 jours pendant lesquels des dizaines de personnes marcheront de Cacouna à Kanesatake pour mettre un frein aux projets d’oléoducs d’Enbridge et de TransCanada.
Organisateurs et partenaires du comité d’accueil
- Alternatives
- Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)
- Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)
- Coalition Vigilance Oléoducs (COVO)
- Conseil des Canadiens
- Eau Secours! Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau
- ENvironnement JEUnesse
- Femmes Autochtones du Québec
- Fondation David Suzuki
- Greenpeace
- Marche des Peuples pour la Terre Mère
- Mémés Déchaînées / Montreal Raging Grannies
- Regroupement Interrégional Gaz de Schiste de la Vallée du St-Laurent (RIGSVSL)
- Sierra Club Québec
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Information complémentaire
Journée nationale d’action sur le climat : http://www.defendourclimate.ca/
Marche des Peuples pour la Terre Mère : http://www.peuplespourlaterremere.ca/
INFORMATION :
Greenpeace Canada : Patrick Bonin, Responsable campagne Climat-Énergie, 514-594-1221
Et contacts des partenaires de l’activité :
Alternatives : Michel Lambert, directeur général, 514-577-0942
Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) : Justin Arcand, co-porte-parole
Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) : Alain Brunel, directeur climat-énergie, 514-835-3402
Coalition Vigilance Oléoducs (COVO)
Conseil des Canadiens : Abdul Pirani, Chapitre Montréalais, 450-371-2529
Eau Secours! Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau : Martine Chatelin, présidente, 514-769-5529
ENvironnement JEUnesse : Jérôme Normand, directeur général, 514-577-3016
Femmes Autochtones du Québec : Marie-Céline Charron, responsable des communications 514-239-0088
Fondation David Suzuki : Karel Mayrand
Marche des Peuples pour la Terre Mère : Mikael Rioux
Regroupement Interrégional Gaz de Schiste de la Vallée du St-Laurent (RIGSVSL) : Jacques Tétrault, coordonnateur général et porte-parole
Sierra Club Québec