Impacts sur l’environnement
Pollution de l’air
L’extraction et l’exploitation des gaz de schiste résultent en émissions qui contribuent à la formation du smog, à la pollution de l’air et aux changements climatiques. Les émissions comprennent des composés organiques volatiles (COV) et contiennent du benzène et de l’hexane, deux produits qui peuvent causer le cancer et d’autres problèmes graves de santé. De plus, le méthane fugitif d'origine fossile lié à la production, au raffinage et aux transports est considéré comme un gaz à effet de serre 36 fois plus puissant que le CO2 sur 20 ans et 87 fois plus puissant sur 20 ans (GIEC 2013). Les opérations dégagent également des oxydes d’azote (NOx), du monoxyde de carbone (CO), du dioxyde de soufre (SO2), et des particules fines.
Les émissions proviennent de plusieurs sources dont les suivantes:
- Activités de construction (camions et équipements)
- Forages (équipements au diésel, émissions fugitives du puits)
- Fracturation hydraulique (évaporation des produits chimiques des fluides de fracturation pendant l’utilisation, l’entreposage et le transport)
- Bassins de rétention (évaporation des produits chimiques des fluides de fracturation après l’utilisation et l’entreposage dans les bassins
- Manipulation du gaz puisé (compresseurs, condensateurs et déshydrateurs)
- Torchage (flambage des gaz indésirables)
- Émissions fugitives (pompes, valves, compresseurs, tuyaux, camions-citernes)
- Fuites (puits en opération, puits fermés, puits abandonnés)
L'image suivante illustre certaines sources de pollution par la fracturation hydraulique. Les parties hachurées montrent les sources de fuites possibles de produits chimiques et de gaz dans l'eau souterraine.
Source: Gasland
Produits chimiques toxiques
Plus de 200 composés chimiques sont utilisés dans la fracturation hydraulique. Ces produits chimiques sont généralement très toxiques et peuvent nuire à l’humain et aux autres organismes vivants même à de faibles concentrations et en petites quantités. Une grande partie des produits utilisés lors de la fracturation hydraulique, soit entre 20 et 70%, reste dans le sol. Ces fluides se déplacent si lentement qu’il est prévu qu’ils resteront à des concentrations élevées pendant plusieurs centaines d'années. Une partie des fluides nécessaires à la fracturation remonte à la surface et est généralement entreposée dans un bassin de rétention pour permettre son évaporation. Malheureusement, cette évaporation de produits chimiques toxiques et volatils génère une pollution de l’air. De plus, les risques de débordements et de fuites de ces fosses peuvent entraîner une contamination des sols et de l’eau.
En plus des produits toxiques, allergènes, mutagènes et cancérigènes contenus dans les fluides pour la fracturation, les processus de fracturation hydraulique libèrent des substances radioactives de source naturelle. Ces substances remontent à la surface avec les fluides utilisées, pouvant contaminer les eaux de surface et les sols. Ces substances sont considérées comme une sérieuse menace pour les humains et l’ensemble de la biodiversité (Lechtenbohmer et al. 2011).
Eau
Rareté de l'eau
Dans un processus de fracturation, de très grandes quantités d'eau sont utilisées. Cette grande soif de l’industrie gazière a évidemment des incidences sur les autres usages de l’eau dans les régions touchées. Surtout lorsqu’on pense à la demande parfois déjà très grande en eau des secteurs agricole, domestique ou industriel.
Contamination de l'eau
La contamination des eaux souterraines fait partie des plus grandes craintes portées par les citoyens face à la fracturation hydraulique. L’eau peut être contaminée par plusieurs produits :
- Produits toxiques provenant de la fracturation ;
- Eaux usées pouvant contenir des métaux lourds comme l’arsenic et du mercure ou encore des particules radioactives ;
- Méthane.
La contamination peut se produire à plusieurs étapes:
- Fuites des tuyaux ou des eaux usées entreposées ;
- Fuites provenant d’accident dus à une cimentation inadéquate dans les puits ;
- Fuites provenant d’un accident lors de la fracturation dans les puits ;
- Fuites à travers la structure géologique (failles naturelles ou artificielles).
- Accidents lors du transport.
Suite à la publication du rapport Impact Assessment of Natural Gas Production in the NYC Water Supply Watershed de décembre 2009, la Ville de New York a interdit tout forage dans un périmètre de 4000 km2 qui approvisionne son aqueduc municipal. Dans ce rapport, le service de l'environnement de la Ville de New York a projeté l'impact de l'exploitation gazière sur 20 ans. Le rapport est on ne peut plus clair : les impacts environnementaux sont énormes et désastreux. Il souligne notamment que chaque opération de fracturation, en plus d'utiliser des quantités astronomiques d'eau, utilise « de 80 à 330 tonnes de produits chimiques » souvent gardés secrets. « De ceux qui sont connus, plusieurs sont toxiques pour l'environnement et la santé humaine », note le rapport.
Stabilité des sols
Des tremblements de terre peuvent être provoqués par les procédés de fracturation hydraulique ou par l’injection des eaux usées. Différents cas ont démontré que la fracturation hydraulique peut causer de petits tremblements de terre de l’amplitude 1 à 3 sur l’échelle de Richter (Aduschkin 2000). Pour l’instant, selon une étude de l'USGS, les activités de l’industrie pétrolière et du gaz naturel pourraient avoir provoqué récemment une série de tremblements de terre sur un territoire couvrant l’Alabama jusqu’aux Rocheuses canadiennes (RT news, 2012). De plus, les spécialistes notent que les petits tremblements de terre ont augmenté significativement en Arkansas, aux États-Unis, un État où de nombreuses activités de forage ont eu lieu récemment. (AGS, 2011) (Lechtenbohmer et al. 2011).
Pollution sonore
Le bruit continu de la machinerie et des camions de transport est une source de stress de premier ordre pour les citoyens vivants à proximité des installations ou sur la route menant à celles-ci. Cette pollution peut aussi avoir des impacts sur la faune environnante.
Pollution lumineuse
Les puits sont coiffés de grandes flammes de feu qui produisent une lumière de grande intensité jour et nuit, pouvant fortement incommoder les résidents vivant à proximité.
LIENS PERTINENTS
Voir : Documents et études sur le gaz de schiste