Principales sources de GES
Les combustibles fossiles
La matière organique de la Terre a pris des centaines de millions d'années à se transformer en pétrole, en charbon ou en gaz. Depuis la révolution industrielle du 18e siècle, nous avons développé des techniques d'extraction et de transformation de ces matières enfouies dans le sous-sol, parfois à d'importantes profondeurs. Ces technologies ont décuplé l'énergie disponible pour faire fonctionner un nombre grandissant de mécanismes dans les usines et dans le secteur des transports.
Les transports
L'efficacité des moteurs à combustion fonctionnant aux carburants fossiles a connu un succès si retentissant qu'on a laissé de côté le développement des voitures électriques qui, déjà entre 1865 et 1881, prenaient leur essor. L'une d'entre elles roulait à plus de 105 km/h dès 1899! Toutefois, la production à la chaîne (Ford Modèle T) dès 1908, a donné un avantage économique au moteur à essence apparu en 1886.
Un peu plus de 100 ans après le début de la production massive de véhicules à essence (1908-2013), plus d'un milliard de voitures légères et utilitaires ont joint le parc automobile du monde, sans compter les véhicules lourds, les avions et les navires. Ce chiffre ne tient toutefois pas compte du nombre de véhicules retirés de la route à la fin de leur vie utile.
Au Québec, le secteur des transports (maritimes, terrestres et aériens confondus) représente 43,5% de la production de gaz à effet de serre (GES). Entre 1990 et 2009, la production de CO2 par le secteur des transports a augmenté de 29,6%.
La production d'électricité
L'électricité est le secteur qui, dans la plupart des pays, est la principale source de gaz à effet de serre (GES). Ici au Québec, grâce à notre hydroélectricité et à différentes mesures d'efficacité énergétique, ainsi qu'à la production d'énergie éolienne, nos émissions de GES ont diminué de 57.9% dans ce secteur entre 1990 et 2009.
Ailleurs au Canada et dans le monde, la combustion massive et sans retenue de combustibles fossiles (dans les centrales au charbon ou au gaz par exemple) libère de grandes quantités de GES dans l'air, dans un laps de temps trop court pour que la nature puisse les gérer.
La révolution industrielle
Le 18e siècle a connu bien plus qu'une révolution industrielle avec ses inventions, son énergie fossile et sa productivité. Il a également vu la population mondiale se multiplier et l’agriculture devenir de plus en plus performante et contrôlée. Ces trois facteurs, en plus de l'évolution des systèmes économiques, ont amené une explosion de développements et d'activités humaines. Malheureusement, nous n'avions pas tenu compte de la capacité des écosystèmes à supporter ce développement et nous n’avions pas évalué les effets de la pollution de l'air. Ce n’est que dans les années 1970 que la prise de conscience de la dégradation environnementale a eu lieu et que des mécanismes de contrôle de l’impact de nos activités économiques sur les écosystèmes ont été mis en place. D’ailleurs, la Déclaration de Stockholm en 1972 est considérée comme le point de départ des démarches de la communauté internationale pour tenter d’endiguer les problèmes environnementaux à une échelle globale.
Depuis le début de l’ère industrielle, vers 1750, la concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère a augmenté de 35%. Celle du méthane (CH4) a augmenté de 148%, tandis que celle de l’oxyde nitreux (N2O) a fait un bond de 18%. Aujourd’hui, les scientifiques nous disent qu'il serait irresponsable de continuer à brûler sans retenue des combustibles fossiles plutôt que de développer d'autres types d'énergies beaucoup moins polluantes comme l’éolien, le solaire, la géothermie et la biométhanisation.
Le confort
La combustion des carburants fossiles fournit environ 80% de l’énergie requise pour assurer le confort moderne que nous connaissons dans le monde. Que ce soit dans les habitations, les déplacements ou les avoirs, l'utilisation de combustibles fossiles est au cœur de nos vies. Pourtant, il faudra tôt ou tard admettre que l'on doit réduire notre dépendance face aux énergies fossiles.
Plusieurs nouvelles techniques de construction, technologies de transports, méthodes de fabrication ont été développées et démontrent que «penser autrement» donne des résultats étonnants et durables en termes de confort, d'économies et de respect des écosystèmes.
Au Québec, alors que le secteur résidentiel a diminué de 43,4% sa part d'émissions de GES entre 1990 et 2009, les secteurs commercial et institutionnel ont augmenté les leurs de 82,2%. Ainsi, les commerces et institutions doivent rapidement prendre des mesures d'efficacité énergétique et les efforts du côté résidentiel doivent se poursuivre.
L'agriculture
La production agricole était responsable de 7,9% des émissions de GES du Québec en 2009. Elles proviennent surtout de la gestion des sols agricoles. De nouvelles pratiques agricoles permettent de diminuer les GES, entre autres par l'alimentation adaptée des animaux (une meilleure digestion diminue leurs gaz) et la gestion des fumiers, pour en retirer des biogaz par exemple.
Les déchets
Au Québec, entre 1990 et 2009, le secteur des déchets a enregistré une diminution des émissions de GES de 33,5%. Un déchet organique enfoui sous des débris, qui se décompose en absence d'oxygène, produit du méthane (CH4) plutôt que du dioxyde de carbone (CO2). Or, ce méthane est un gaz à effet de serre 34 fois plus puissant que le CO2 sur 100 ans et 86 fois sur 20 ans (pour le méthane fossile le rapport du GIEC 2013 donne des valeurs de 36 sur 100 ans et 87 sur 20 ans). C'est pourquoi la prochaine étape de gestion des déchets est la collecte des matières organiques. En revalorisant ces matières par les procédés de biométhanisation ou compostage plutôt qu'en les enfouissant, nous réduirons de beaucoup notre production de GES tout en fabricant de riches fertilisants pour nos terres agricoles.
La perte de forêts
On dit que les arbres et les forêts sont les poumons de la Terre. Ils absorbent du CO2 et émettent de l'oxygène (O2). De plus, ils régularisent le cycle de l'eau et leur ombre rafraîchit l'air. La déforestation ainsi que les feux de forêt ou les maladies ont pour effet de modifier la distribution et le cycle des précipitations. Une perte de couvert forestier d'origine naturelle contribue donc aussi aux perturbations climatiques. La perte nette de superficies boisées était à 5,2 millions d'hectares par an de 2000 à 2010, et 8,3 millions d'hectares par an dans les années 90. La superficie totale des forêts de la planète représente un peu plus de quatre milliards d'hectares, soit 31% de la surface émergée.
Les forêts captent le carbone de l'atmosphère grâce à la photosynthèse. Quand les forêts sont brûlées, abîmées, ou déboisées, on obtient l'effet inverse: de grandes quantités de carbone sont relâchés dans l'atmosphère sous forme de CO2 ainsi que d'autres gaz à effet de serre (oxyde nitreux, méthane, et autres oxyde d'azote). En brûlant, les forêts relâchent dans l'atmosphère environ 2 milliards de tonnes de CO2 par an, ou 22% des émissions anthropiques.
La fonte du pergélisol
L'augmentation des températures aux pôles a pour effet de déglacer les sols qui sont gelés depuis au moins deux ans et jusqu'à plusieurs milliers d'années. Gelés, ils empêchent toute activité biologique microscopique. Lorsque les sols dégèlent, la matière organique est disponible pour les bactéries qui s'en alimentent, se multiplient et dégagent du méthane. Or, ce gaz entraîne un effet de serre 34 fois plus puissant que le CO2 sur 100 ans et 86 fois sur 20 ans (pour le méthane fossile le rapport du GIEC 2013 donne des valeurs de 36 sur 100 ans et 87 sur 20 ans). Puisqu'il y a quatre millions de kilomètres carrés de sols gelés qui pourraient dégeler d'ici 2100, il est impératif de prendre cette menace au sérieux et d'éviter un effet d'emballement.
Les grands émetteurs
Les sociétés qui exercent des activités dans les secteurs des hydrocarbures, de la production d'électricité et dans certains secteurs de l'exploitation minière et de la fabrication, font partie des grands émetteurs. Elles produisent des émissions de GES annuelles moyennes d'au moins huit kilotonnes (kt) d'équivalent CO2 par installation. En 2000, 46% des GES émis au Canada étaient attribuables aux grands émetteurs finaux. Ceux-ci sont invités, sans en avoir l'obligation légale, à réduire leur production de GES à la fois pour l'environnement et pour la santé financière de leur entreprise.
Liens pertinents
- Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre
- Inventaire canadien des gaz à effet de serre
- Déclaration des gaz à effet de serre par les installations (grands émetteurs canadiens)
- Rouler sans pétrole, Pierre Langlois, Éditions MultiMondes 2008