Impacts du smog sur la santé
Il est maintenant admis que l'accroissement des cas de maladies et de décès reliés à la pollution de l'air est à la fois considérable et irréfutable. Les particules fines (PM2,5) et l'ozone au sol (O3) sont associées à des problèmes de santé cardiorespiratoires bien connus qui font suite aux expositions à des concentrations que l'on retrouve couramment en zone urbaine.
Effets sur la santé
- Les problèmes respiratoires dont l’asthme, les irritations, les sécrétions de muqueuses, les dommages aux tissus pulmonaires, les maladies pulmonaires, etc.;
- Les problèmes cardiovasculaires;
- Différentes formes de cancer (poumons, vessie et autres);
- L’augmentation du taux de décès prématurés;
- L’irritation des yeux, conjonctivite;
- L’atteinte au système immunitaire.
Le smog peut nuire à la fonction pulmonaire et cardiaque, et il a été associé à un nombre accru d'hospitalisations dues à des troubles respiratoires et cardiovasculaires. Il peut aggraver les maladies cardiaques et pulmonaires préexistantes, telles que l'asthme, l'emphysème et la bronchite. Dans certains cas, il peut entraîner une mort prématurée.
Des études ont montré que l'ozone continue d'endommager les poumons même après la disparition des symptômes aigus et qu'une exposition répétée peut endommager les muqueuses des poumons de façon permanente. Des études semblent également indiquer qu'une exposition constante et prolongée aux particules peut augmenter le risque de mort prématurée et même de cancer du poumon.
Le smog peut influer sur la santé de tous. Même de jeunes adultes en santé peuvent avoir un peu plus de mal à respirer les jours où l'air est très pollué. Mais certaines personnes sont plus sensibles aux effets de la pollution atmosphérique que d'autres et peuvent ressentir des effets néfastes sur leur santé à de faibles taux de pollution.*
* Tiré de «Le smog et la santé», Ministère de la santé de l’Ontario.
Personnes plus sensibles
- Les personnes âgées;
- Les enfants;
- Les femmes enceintes;
- Les individus aux prises avec des maladies respiratoires et/ou cardiovasculaires;
- Les gens travaillant à l’extérieur dans un milieu pollué et qui fournissent un effort physique important (exemple : travailleurs de la construction sur les routes).
Les connaissances scientifiques sur les liens entre la pollution atmosphérique et la santé *
La compréhension des liens possibles entre la pollution atmosphérique et la santé a beaucoup progressé au cours des dernières décennies. Les experts soutiennent que l’exposition à court et à long terme à la pollution atmosphérique comporte des risques importants pour la santé humaine.
Les recherches actuelles permettent de mieux comprendre les mécanismes par lesquels les effets sur la santé se produisent, mais les connaissances à ce sujet demeurent partielles. On sait que l’ozone affecte le fonctionnement des poumons de diverses façons, en provoquant l’inflammation des voies respiratoires, en endommageant le tissu pulmonaire et en contribuant à réduire la capacité d’inhalation et le fonctionnement des poumons. On sait également que les matières particulaires (MP) causent de l’irritation et de l’inflammation, et les chercheurs ont décrit un mécanisme plausible qui les lie aux effets cardiovasculaires associés à l’exposition à la pollution atmosphérique : les MP déclenchent un processus inflammatoire dans les poumons qui est à l’origine de l’accélération du développement de l’athérosclérose (accumulation de plaques), ce qui augmente le risque de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux.
Les études épidémiologiques ont produit des données qui établissent un lien entre, d’une part, les niveaux quotidiens élevés d’ozone troposphérique, de MP et de dioxyde de soufre et, d’autre part, les taux accrus d’hospitalisation, de maladies respiratoires et de décès prématurés dans les villes nord américaines et européennes. Des études récentes se fondent sur de grands ensembles de données couvrant plusieurs régions urbaines et plusieurs années et fournissent des éléments de preuve des effets à court terme de la pollution atmosphérique sur la santé humaine.
Des études ont aussi fait ressortir les effets à long terme de la pollution atmosphérique sur la santé humaine, en particulier depuis les années 1990. Faisant suite à deux études importantes qui ont été réalisées au cours de la décennie précédente, une étude menée en 2002 auprès de 500 000 personnes dans plus de 100 villes sur une période de 16 ans a de nouveau confirmé l’existence d’une corrélation positive entre l’exposition de longue durée aux fines particules de polluants atmosphériques et le risque de mortalité attribuable au cancer du poumon et aux maladies cardio-pulmonaires.
Les chercheurs s’intéressent depuis peu à la possibilité que la pollution atmosphérique induise des mutations génétiques et, par conséquent, héréditaires chez l’humain et les animaux sauvages. Des chercheurs de l’Université McMaster ont publié des résultats selon lesquels l’exposition à la pollution urbaine et industrielle peut augmenter le risque de mutations héréditaires chez les rongeurs et les oiseaux et que les MP en sont la principale cause.
Les MP font encore l’objet de recherches suivies. Les chercheurs tentent moins à l’heure actuelle de prouver l’existence de répercussions sur la santé que d’établir quelles caractéristiques des MP en déterminent la toxicité et quelles sources de MP présentent le plus grand risque pour la santé humaine. Les incertitudes – et les sceptiques – demeurent quant aux effets de la pollution atmosphérique sur la santé humaine, mais dans l’ensemble, la preuve scientifique est suffisamment concluante pour inciter les gouvernements à l’échelle du globe à prendre des mesures sérieuses.
* Tiré de «Le smog et la santé de la population», bibliothèque du Parlement, Service d’information et de recherche parlementaires.
Liens pertinents
- Lung Cancer, Cardiopulmonary Mortality and Long-term Exposure to Fine Particulate Air Pollution – American Medical Association
- Pollution & qualité de l’air – L’Association pulmonaire
- Le smog et la santé – Ministère de l’environnement de l’Ontario
- Les ravages du smog – La Presse, 16 février 2012
- Healthy Hearts Need Clean Air – Dr. François Reeves, June 2011
- L’Abécédaire du smog – Pollution Probe