Ozone au sol
L'ozone au sol, ou ozone troposphérique, est un gaz incolore et extrêmement irritant qui se forme juste au-dessus de la surface de la terre. On l’appelle polluant «secondaire» parce qu’il se crée lorsque deux polluants primaires réagissent au soleil et à l’air stagnant. Ces deux polluants primaires sont les oxydes d’azote (NOx) et les composés organiques volatils (COV).
Les NOx et les COV sont le produit de sources naturelles ou de l’activité humaine. Environ 95% des NOx découlant de l’activité humaine sont attribuables à la combustion du charbon, à l’essence et à l’huile des véhicules moteurs, aux résidences, aux industries et aux centrales électriques. Les COV découlant de l’activité humaine proviennent principalement de la commercialisation et de la combustion de l’essence, de la production en amont du gaz et du pétrole, du chauffage au bois résidentiel et de l’évaporation des combustibles liquides et des solvants.
On sait que l’ozone a des effets importants sur la santé humaine. L’exposition à ce gaz est associée à la mortalité prématurée et à divers paramètres morbides tels que l’hospitalisation et les jours de symptômes de l’asthme. Outre ses effets sur la santé humaine, l’ozone peut avoir une incidence non négligeable sur la végétation et diminuer la productivité de certaines cultures. Il cause du tort aux fleurs et aux arbustes et joue un rôle dans le déclin des forêts de certaines régions du Canada. L’ozone endommage les matériaux synthétiques, fissure le caoutchouc et accélère l’affadissement des teintures et la détérioration de certaines peintures et matériaux de revêtement. De plus, il altère les textiles tels que le coton, l’acétate, le nylon et le polyester.
L’Annexe sur l’ozone a été ajoutée à l’Accord Canada-États-Unis sur la qualité de l’air (en décembre 2000) en vue de lutter contre la pollution atmosphérique transfrontalière causant des niveaux élevés d’ozone troposphérique, un composant important du smog.*
*Tiré de «Ozone troposphérique» - Environnement Canada
Selon les normes actuelles, la concentration maximale acceptable d'ozone pendant une période d'une heure est de 82 parties par milliard (ppb) et de 50 ug/m3 sur 24 heures pour les particules en suspension.
Effets de l’ozone troposphérique sur la santé*
L’étude des effets sanitaires des polluants atmosphériques est une tâche délicate, car ces effets sont généralement d’origines multiples (non propres à une substance) et les populations sont souvent exposées à des mélanges de polluants (U.S. EPA, 2006; INSPQ, 2012). La mise en évidence des effets toxiques d’une substance telle que l’ozone devient ainsi difficile, et les conclusions tirées de ces effets proviennent souvent de la synthèse d’études scientifiques de disciplines multiples (toxicologie, épidémiologie, etc.).
Sur le plan de la toxicologie, les principales voies d’absorption et d’élimination de l’ozone sont respectivement l’inhalation et l’exhalation. Ce gaz, qui a une solubilité modérée, peut pénétrer dans les poumons, atteindre les bronchioles et les alvéoles, et entraîner des dommages par l’oxydation directe des molécules du corps humain ou encore, par la formation de radicaux libres ou d’intermédiaires réactifs dans les voies respiratoires inférieures (INRS, 1997; U.S. EPA, 2006).
Par ailleurs, les études épidémiologiques suggèrent qu’il existe une relation entre l’exposition à l’ozone à court terme (un à quelques jours) et certains effets respiratoires – dont la diminution des fonctions pulmonaires – et l’augmentation de l’inflammation des poumons, de la perméabilité pulmonaire, de l’hyperréactivité des voies respiratoires ainsi que des visites aux urgences et des hospitalisations attribuables à des problèmes respiratoires (U.S. EPA, 2006). Une association probable est aussi suggérée avec la mortalité, et les connaissances scientifiques montrent aussi une possible association avec des effets cardiovasculaires et neurologiques (U.S. EPA, 2006).
En ce qui concerne l’exposition à long terme, les évidences épidémiologiques suggèrent un possible lien avec des morbidités respiratoires, telles l’émergence de nouveaux cas d’asthme et l’accentuation des symptômes respiratoires chez les asthmatiques (U.S. EPA, 2006). Les études font aussi état d’une possible relation avec des effets cardiovasculaires et neurologiques, des effets toxiques sur la reproduction et sur le développement de même qu’avec une mortalité toutes causes confondues (U.S. EPA, 2006).
Ainsi, les effets d’une exposition à l’ozone sont très variés. Toutefois, leur ampleur pourrait dépendre non seulement de différents paramètres associés à l’exposition, telles la concentration, la durée et la coexposition à d’autres facteurs environnementaux (ex. : la chaleur), mais également de paramètres individuels, dont l’intensité de l’exercice physique pratiqué au moment de l’exposition ou encore les susceptibilités individuelles (ex : prédispositions génétiques, condition physique, âge, sexe). Les enfants, les asthmatiques et les personnes travaillant à l’extérieur seraient parmi les individus les plus vulnérables aux effets de l’ozone (U.S. EPA, 2006).
* Tiré de «Estimation de l’exposition environnementale à l’ozone troposphérique : un exemple de modélisation pour la population québécoise» – INPSQ
Liens pertinents
- Ozone troposphérique – Environnement Canada
- Effets de l’ozone sur la santé humaine : mise à jour en appui aux standards pancanadiens relatifs aux particules et à l’ozone – Santé Canada
- Ozone troposphérique – Commission de coopération environnementale
- Estimation de l’exposition environnementale à l’ozone troposphérique : un exemple de modélisation pour la population québécoise – INPSQ
- L'ozone et les particules fines : État de situation au Québec et éléments d'intervention - MDDELCC